Un geste d'exemplarité. Selon une information de "BFM Business", Gilles Pélisson, PDG de TF1, a décidé de diminuer sa rémunération en renonçant à la moitié de son bonus dû au titre de l'année 2016. Concrètement, le patron de la Une, qui renonce à la somme de 510.232 euros, touchera 1,3 million d'euros brut - salaire fixe compris -, auxquels s'ajoutent près de 200.000 euros de stock options Bouygues. Une somme très éloignée du salaire cumulé de 2,5 millions d'euros touché par Nonce Paolini, son prédécesseur, au titre de l'année 2014.
Le choix de Gilles Pélisson de renoncer à la moitié de son bonus de 1,06 million d'euros intervient alors que, depuis son arrivée, le nouveau timonier de TF1 et son équipe dirigeante s'évertuent à restructurer profondément le fonctionnement du groupe. La fin des années fastes à la Tour de Boulogne-Billancourt passe notamment par la mise en place d'un plan d'économies récurrentes, baptisé Recover, qui doit permettre de dégager 25 à 30 millions d'euros en 2017. Cette politique se traduit essentiellement par la poursuite de la rationalisation de l'organisation fonctionnelle du groupe, entamée en 2015, via notamment une réduction notable des effectifs.
De fait, en décidant de ne pas s'épargner et de sacrifier une partie de ses revenus, le patron de la première chaîne envoie un signal fort aux salariés du groupe, qui sont les premiers à faire les frais de cette cure d'austérité. Et, comme le précisent nos confrères de "BFM Business", la mise à la diète est généralisée jusqu'aux actionnaires. Le dividende a ainsi été réduit drastiquement de 0,80 euro en 2015 à 0,28 euro en 2016, à son plus bas niveau depuis près de vingt ans.
Le 16 février dernier, lors de la présentation de ses résultats annuels, le groupe TF1 avait fait état d'une chute de 58% de son bénéfice net et d'un résultat opérationnel courant en repli de 18% sur l'année 2016. À cette occasion, Gilles Pélisson avait publiquement fait part de son désir de voir TF1 renouer avec la rentabilité. Il s'est ainsi notamment fixé l'objectif - très ambitieux - de ramener celle-ci à "deux chiffres" d'ici 2019. Pour rappel, la marge opérationnelle de TF1 s'est dégradée à un niveau particulièrement en bas en 2016, passant de 7,9 à 6,3%, loin de la rentabilité record du groupe M6.