Les recherches se poursuivent et les tireurs présumés de l'attentat contre "Charlie Hebdo", Said et Chérif Kouachi, n'ont toujours pas été retrouvés. Depuis ce matin 9h30, une opération est en cours en Seine-et-Marne où une prise d'otages a lieu, selon RTL. Les chaînes d'information, en édition spéciale depuis mercredi midi, suivent cette traque des terroristes, minute par minute.
Mercredi, tard dans la soirée, les journalistes étaient au plus près des forces du RAID et du GIGN, dans une banlieue de Reims, sans trop comprendre ce qui se déroulait sous leurs yeux. Avec des scènes surréalistes où les reporters étaient au plus près d'agents armés fouillant la zone. "Nous n'avons pas encore la réponse, on ne sait pas pourquoi nous avons pu être aussi proches", confie un journaliste. Sur les réseaux sociaux, on se demandait s'il ne s'agissait pas d'une tentative de diversion médiatique pour tromper les terroristes présumés.
Car on imagine que Said et Chérif Kouachi se tiennent évidemment informés de leur traque, grâce à la radio et la télévision. Michèle Alliot-Marie a, vendredi matin sur i-TELE, dénoncé le suivi en direct de cette traque par des chaînes d'information. "Les informations que vous diffusez en permanence, ça peut gêner", a-t-elle expliqué.
Bruce Toussaint lui a rappelé que iTELE était "extrêmement attachée au travail des enquêteurs". "Nous pesons chaque mot de manière à ne pas gêner le travail des policiers mais nous avons aussi le devoir d'informer", a justifié le matinalier. Jeudi, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve avait appelé les médias à "la plus grande prudence".
Après une journée d'hystérie médiatique, mercredi, la distance est de mise sur BFMTV et iTELE qui diffusent les informations au compte-gouttes. On a vu certains journalistes avouant même aux téléspectateurs à l'antenne qu'ils ne pouvaient pas tout dire. "Le mot d'ordre, c'est la responsabilité. La priorité absolue, c'est la sécurité des Français", explique à puremedias.com Hervé Béroud, directeur de l'information de BFMTV. Ses journalistes à l'antenne informent les téléspectateurs "dans les limites de la mise en danger de l'enquête".
"Depuis mercredi, nous avons retenu plus d'informations que nous en avons donné", assure-t-il. Tous les médias n'observent pas la même prudence. Mercredi soir, alors que TF1 annonçait dans son 20 Heures le lancement imminent d'une opération à Reims, iTELE et BFMTV, qui avaient cette information, restaient muettes.
Les chaînes en continu, très suivies depuis trois jours, sont en relation "continue" avec le ministère de l'Intérieur. "On peut parfois être frustrés d'être tenus à distance, mais on le comprendra toujours, conclut Hervé Béroud. C'est une tragédie nationale et deux types lourdement armés sont toujours dans la nature".