Mardi 1er mai, beaucoup de personnes s'étaient massées place du Trocadéro à Paris pour assister au meeting de Nicolas Sarkozy. Des journalistes couvraient l'événement dont Marine Turchi, reporter pour la droite à Mediapart. Peu avant le début de l'intervention du chef de l'Etat, elle a été "agressée physiquement par des militants présents, sans qu'aucun autre ne la protège", annonce Edwy Plenel sur son blog. La journaliste a immédiatement déposé plainte pour "violences volontaires légères" au commissariat du XVIe arrondissement de Paris.
L'incident s'est produit mardi vers 13h30. Marine Turchi "a été repérée comme journaliste de Mediapart à cause de son badge officiel." Elle a alors a été "insultée, bousculée et malmenée, à deux reprises, par des groupes de plusieurs individus, dont l'un lui a brutalement arraché son badge, en tirant le cordon qui le tenait autour du cou. Aucun des sympathisants présents n'a pris sa défense ou ne l'a protégée", explique Edwy Plenel sur son site. Il dénonce "un climat de violence inhabituel dans les rassemblements de l'ex-droite républicaine, une agressivité inédite à l'égard des journalistes des médias indépendants du pouvoir, une hystérie jamais vue qui libère des pulsions hier réservées à l'extrême droite."
Depuis plusieurs jours, le climat s'est considérablement tendu pendant les meetings du candidat sortant. Nicolas Sarkozy attaque sans cesse les médias, accusés de favoriser François Hollande. Galvanisés, les militants n'hésitent plus à huer tous les journalistes venant couvrir l'événement, comme l'a démontré hier "Le petit journal" de Yann Barthès mardi soir.
La défiance vis à vis des journalistes de Mediapart s'est accentuée après les révélations du site sur le financement de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007. Ce dernier a décidé de porter plainte contre le site qu'il qualifie "d'officine" de la gauche. "La liberté de la presse n'est pas un privilège des journalistes mais un droit des citoyens. Quand elle commence à être malmenée dans une réunion publique d'un parti politique au pouvoir, tous les citoyens doivent s'alarmer : ce sont leurs propres libertés qui sont en cause" note de son côté Edwy Plenel.