Vendra, vendra pas ? Alors que le Tout-Paris des affaires évoque depuis plusieurs semaines une vente imminente des actifs médias de Lagardère, son patron, Arnaud Lagardère, a tenu à temporiser hier, en marge de la présentation des résultats annuels de son groupe. Comme le rapporte l'AFP, il a ainsi déclaré n'avoir pris "aucune décision" concernant une éventuelle cession des radios du pôle Europe 1 ou des deux titres de presse qui lui restent : "Le journal du dimanche" et "Paris Match". Devenu le premier actionnaire de Lagardère, Vincent Bolloré ne cache pourtant pas son intérêt pour Europe 1, tandis que Bernard Arnault, détenteur de 27% de la holding personnelle d'Arnaud Lagardère, est réputé pour lorgner le "JDD" et "Paris Match".
La même incertitude est sciemment entretenue par Arnaud Lagardère concernant l'évolution de la commandite, du nom de ce statut particulier qui le rend indéboulonnable bien que ne maîtrisant que 7% du capital de son entreprise. "En ce qui me concerne, et c'est moi qui dirige, absolument aucune décision n'a été prise à ce stade", a répondu le gérant-commandité à des analystes qui l'interrogeaient lors d'une conférence téléphonique. "Le changement de la commandite a toujours été une option. Mais il faudrait pour cela qu'il y ait un climat pacifique entre les actionnaires. Peut-être que l'on va vers cela", a-t-il ajouté, sibyllin.
Frappé de plein fouet par la crise sanitaire, le groupe Lagardère affiche en 2020 une baisse de son chiffre d'affaires de 38%, à 4,4 milliards d'euros. Les pertes, lourdes, s'élèvent à 660 millions d'euros. Il faut dire que son activité de travel retail a fortement pâti de l'effondrement du transport mondial, à 1,7 milliard d'euros de revenus annuels, soit une chute de 60%. Heureusement pour le groupe, la branche d'édition (Hachette) est pour sa part parvenue à sauver les meubles, enregistrant un chiffre d'affaires quasi-stable de 2,4 milliards d'euros l'année dernière. Affirmant un peu plus son statut de pépite du groupe, l'activité d'édition est même la seule à afficher un résultat opérationnel courant en hausse, de 26 millions d'euros, à 246 millions d'euros en 2020.