Vivendi répond à Mediaset dans la presse. Aujourd'hui dans Les Echos, Arnaud de Puyfontaine, président du directoire du groupe média français, a tenu à répondre à son homologue italien. Via plusieurs communiqué et une interview de son directeur financier, Mediaset n'a en effet pas hésité à critiquer très durement l'attitude de Vivendi dans le projet de rapprochement qui les unissait jusqu'à récemment concernant sa filiale italienne de télévision payante : Mediaset Premium.
Scellée en avril, la prise de contrôle à 100% par Vivendi du bouquet payant italien, accompagnée d'un échange de participation de 3,5% entre les deux groupes, a été remise en cause par la partie française après analyse détaillée des comptes et des projections de Mediaset Premium. Vivendi propose désormais un autre deal à son homologue transalpin : maintenir l'échange de participation de 3,5% mais racheter seulement 20% de Mediaset Premium tout en montant à 15% dans Mediaset sur trois ans. Une proposition rejetée la semaine dernière par le conseil d'administration du groupe italien qui, par la voix de son directeur financier, Marco Giordani, a fait savoir que "la confiance est à zéro" avec Vivendi.
"Les ponts ne sont pas coupés", a pour sa part tenu à faire savoir Arnaud de Puyfiontaine dans Les Echos. Au cours de cette interview, le président du directoire de Vivendi a donné sa version des faits : "Nous voulons que l'accord d'alliance soit respecté. Mais le 'business plan' de Mediaset Premium communiqué au moment de la signature d'avril s'est révélé, après examen détaillé, irréaliste. Le cabinet extérieur Deloitte l'a confirmé. Nous avons eu de nombreuses discussions avec la direction et l'actionnaire de Mediaset à ce sujet depuis début mai. Contrairement à ce que dit Mediaset, la proposition de Vivendi de changer le deal n'est pas tombée du ciel", a-t-il expliqué.
Arnaud de Puyfontaine a également répondu aux menaces de représailles judiciaires de Mediaset. "Nous sommes tout à fait sereins. Vivendi est un groupe qui fait ce qu'il dit et dit ce qu'il fait (...) Les propos tenus dans certains des communiqués de Mediaset sont diffamatoires et nous sommes prêts à le faire valoir en justice", a-t-il à son tour mis en garde, niant par ailleurs que son groupe entend se livrer à une prise de contrôle rampante de Mediaset. "C'est totalement erroné. (...) Dire que nous avons instrumentalisé l'accord pour réaliser un objectif final qui serait la prise de contrôle de Mediaset, nous le réfutons formellement", a-t-il tranché.
Selon le dirigeant de Vivendi, un échec avec Médiaset ne signerait pas pour autant la fin de l'ambition de son groupe de créer un "Netflix européen" tourné vers le sud du continent. "Nous ferons tout pour trouver une solution avec Mediaset, mais ce n'est pas une condition sine qua non. Il y a d'autres acteurs en Italie", a-t-il souligné.