Yassine Belattar à nouveau au coeur de la polémique. Mais cette fois, ce n'est pas pour son attitude sur un plateau de télévision que l'humoriste, qui siège par ailleurs au Conseil présidentiel des villes où il a été nommé par Emmanuel Macron, fait parler de lui. Yassine Belattar fait en effet cette semaine l'objet de deux longues enquêtes dans les colonnes de "Mediapart" et de "Marianne". Nos confrères des deux titres révèlent que l'humoriste, qui a récemment claqué la porte de LCI et qui débattra demain avec Eric Zemmour sur CNews, fait l'objet de deux plaintes : l'une pour menaces de mort, l'autre pour "harcèlement moral au travail".
Comme le rapportent nos confrères, la plainte pour menaces de mort a été déposée, en même temps qu'une autre pour diffamation, en janvier dernier, par Bruno Gaccio, célèbre pour avoir été notamment auteur dans "Les Guignols" de Canal+. Selon le plaignant, interrogé par "Marianne", c'est après une brouille sur Twitter, sur lequel Yassine Belattar a traité son interlocuteur de "pointeur", que "tout a dégénéré". Rapportant une conversation téléphonique avec Yassine Belattar, Bruno Gaccio raconte : "Il s'est mis à hurler, a promis de venir me tuer, ainsi que ma femme et mes gosses avant d'ajouter : 'Je vais enculer ta pute de mère à Saint-Etienne'". "J'accepte les insultes, les noms d'oiseau, mais là un seuil insupportable a été franchi", explique à "Marianne" le producteur, qui a travaillé avec Yassine Belattar en 2015 lors de la relance de "La Grosse Emission" sur Comédie+.
Selon "Mediapart", la plainte de Bruno Gaccio a été étayée par les témoignages de trois hommes issus du monde du spectacle, dont l'humoriste Kevin Razy qui officie ponctuellement sur Canal+, évoquant des menaces de violences physiques de divers ordres devant les policiers. L'un d'eux aurait fait écouter aux enquêteurs un enregistrement de menaces de mort explicites proférées par Yassine Belattar. "Suite à (un tweet), qui ne le visait pas directement, Yassine a écrit sur Facebook à mon auteur, en lui disant qu'il allait m'envoyer des gens pour me 'traumatiser'", indique Kevin Razy à "Mediapart".
Selon "Marianne", à la suite des deux plaintes - menaces de mort et diffamation - déposées par Bruno Gaccio, plusieurs comédiennes et animateurs ont été entendues par les enquêteurs. Sur "Mediapart", Emilie Mazoyer, animatrice de "Musique" sur Europe 1, témoigne de sa collaboration passée avec Yassine Belattar du temps où ils étaient tous deux co-animateurs d'une émission sur Le Mouv' : "J'ai un ego solide, mais quelque chose d'aussi violent, c'est la seule fois que ça m'est arrivé en 15 ans de carrière. Il ne m'a jamais mis un coup de poing, jamais touchée, mais la violence était là quand même".
"Quelques jours après le début de l'émission, il me dit : 'Il n'y a personne ici. Si je te casse la gueule, personne ne le saura.' Et juste après, il m'accuse auprès de la direction d'être raciste et dit que c'est pour cela que ça ne marche pas entre nous. À ce moment, j'étais prête à claquer ma démission", poursuit Emilie Mazoyer, toujours dans "Mediapart". Interrogé par ces derniers, Yassine Belattar évoque "une blessure d'ego" de l'animatrice qui n'aurait pas supporté d'être éclipsée. "Cela fait bientôt 18 ans que je travaille à la radio et à la télévision. Yassine Belattar est le seul à me traiter de raciste. En revanche je ne suis pas la seule à l'accuser de harcèlement", se défend l'animatrice.
"Mediapart" propose une foule d'autres témoignages accablants sur Yassine Belattar, émanant de plusieurs personnes ayant croisé la route de l'humoriste au cours de leur parcours professionnel. "Mediapart" et "Marianne" révèlent également que Jessie Claire, animatrice passée notamment par CStar où elle a animé "Top Streaming", a déposé plainte pour "harcèlement moral au travail" à l'encontre de l'humoriste. Elle aurait expliqué aux enquêteurs avoir été incitée à mener des conversations intimes avec l'humoriste, alors qu'elle souhaitait que leurs échanges se cantonnent au registre professionnel. Toujours selon "Mediapart", une seconde jeune femme aurait témoigné devant les policiers d'une situation proche, qui se serait passée au printemps 2016.
Questionné par "Mediapart", Yassine Belattar conteste toute accusation de harcèlement dans le cadre du travail. Évoquant son "tempérament" qui "monte aussi vite qu'il redescend", l'humoriste assure en revanche : "Que je menace des gens, c'est un fait. Il y a plein de gens qui en menacent d'autres. Mais moi, je ne suis jamais passé à l'acte".