Leçon d'inélégance. Invité de la rédaction de "Sud Ouest", Yves Calvi s'est longuement livré devant les lecteurs du quotidien régional. L'occasion pour celui qui est depuis un an la figure phare de l'access de Canal+ de revenir sur sur sa longue carrière et notamment sur "C dans l'air", l'émission qu'il a animée sur France 5 entre 2001 et 2016. "Cette émission pionnière au format précis a été très imitée. Elle continue et mes successeurs n'ont rien changé", se réjouit-il. "J'aime cette stabilité tout en me disant que tout doit évoluer. C'est en y réfléchissant que Jérôme Bellay et moi avons imaginé 'L'info du vrai'" poursuit-il.
"L'émission, reconnaissons-le, n'a pas encore atteint l'audience qu'espère Canal+", concède Yves Calvi qui se réjouit de participer à "la nécessaire réinvention de la chaîne". "Vincent Bolloré nous a donné un peu de temps. Sur ce créneau, on ne fera pas des millions de téléspectateurs mais l'ambition est de faire la meilleure émission d'info", précise l'animateur de Canal+ et RTL. "À Canal+, Vincent Bolloré, avec qui j'ai de bonnes relations, ne me dicte pas le contenu de l'émission", assure celui qui estime avoir toujours été "protégé" par ses dirigeants des pressions politiques. "Les médias sont passés dans la main des industriels. Mais quand une info doit être traitée, elle le sera, et si l'un le fait à minima, d'autres corrigeront", poursuit-il.
Présentateur de la matinale de RTL depuis 2014, Yves Calvi a été, de 1996 à 2005, une voix d'Europe 1. Une maison qu'il connaît donc bien et à propos de laquelle les lecteurs ont jugé utile de l'interroger. "Lorsqu'Europe 1 a annoncé que Nikos Aliagas succédait à Patrick Cohen à la tête de la matinale, je me suis dit spontanément : 'C'est un bon coup'" confie-t-il. S'il juge que Nikos, qui sera l'un de ses concurrents directs dès lundi, est "un excellent choix", il estime aussi que ce choix envoie "un message très contradictoire" qui "révèle une perte d'identité". "Il faut savoir qui on est", assène Yves Calvi. "À mon avis, cette station où j'ai travaillé naguère, n'est pas dirigée", tacle-t-il finalement. Des déclarations dont ne devrait pas manquer de se souvenir la nouvelle direction de la station emmenée par Laurent Guimier.