Quatorze ans après son sacre lors de la finale de la coupe du monde de football 1998, six ans après la fin de sa carrière sportive et à l'aube de ses 40 ans, Zinédine Zidane a accordé une interview confessions au magazine du Monde, dans lequel il évoque longuement sa nouvelle vie, mais surtout où, fait rare pour le footballeur, il s'exprime sur ses opinions politiques. Après Yannick Noah et Vikash Dhorasoo, Zinédine Zidane a affiché son soutien au nouveau Président, et notamment à deux mesures que François Hollande a formulées pendant la campagne : l'imposition des plus hauts revenus à 75% et le droit de vote des étrangers aux élections locales.
Désormais installé à Madrid, où il a été nommé directeur sportif du Real, Zinédine Zidane assure payer ses impôts "comme tout le monde". "Je n'ai jamais eu de problèmes avec le fait de payer des impôts, de reverser 50 centimes pour 1 euro gagné", assure-t-il. "Aujourd'hui, avec ce qui se passe, on va demander de l'argent à ceux qui en ont. C'est logique", poursuit-il. Interrogé sur le vote des étrangers, le footballeur s'est dit favorable : "On ne va pas faire dix minutes là-dessus mais pour vous répondre clairement : quelqu'un qui contribue, en payant ses impôts, à la vie active du pays a le droit de voter. C'est juste ce que je pense".
D'habitude peu enclin à se livrer, Zinédine Zidane justifie son silence par sa volonté de "se protéger". "Bien sûr que je lis les journaux. Que je vote aux élections. Je crains juste la récupération", explique-t-il. "J'ai très souvent été sollicité. De toute part. Si je ne me protège pas, qui va le faire pour moi? Je ne veux surtout pas servir les intérêts des uns, des autres. Je suis libre. Libre comme l'air. Après, quand je vois un certain M. Le Pen présent au second tour de l'élection présidentielle de 2002... Tout de suite, je me suis mobilisé. Je n'ai pas attendu qu'on vienne me chercher", conclut-il.