Qui a dit qu'une visite chez le coiffeur était un acte anecdotique ? "Ambre coiffure, le salon voyageur" prouve que toutes les révolutions peuvent trouver leur racine dans les cheveux. Produite par Grand Angle Productions et lauréate de l'appel à projet de documentaire estival de France Télévisions, cette nouvelle série de quatre films est diffusée dès ce mardi 15 août à 21h10 sur France 5. Avec ses voyages l'ex-journaliste reconvertie dans la coiffure Ambre Dupont prouve que "le changement ne tient parfois qu'à un cheveu", répète-t-elle à puremedias.com. Dans chaque épisode, elle part à la découverte d'un pays, à commencer par l'Inde et le Brésil.
Avec sa valise jaune décorée de stickers glanés au fil de ses voyages, cette trentenaire sillonne le monde pour découvrir ce que le rapport aux cheveux dit des populations qu'elle rencontre. Arme politique, enjeu philosophique, matériau d'émancipation... Au fil des rencontres, la coiffeuse s'est laissé surprendre par les témoignages récoltés face au miroir. "J'ai eu la chance de rencontrer des personnes, principalement des femmes, exceptionnelles. Chacun de mes rencontres m'a prouvé que si le rapport aux cheveux est quelque chose de très intime, il traduit toujours un rapport à la beauté qui s'ancre dans la société et crée des inégalités", rembobine-t-elle.
Petite blonde à la tignasse rebelle, Ambre Dupont raconte avoir elle-même été marquée par "le règne du lissage, comme beaucoup de femmes aux cheveux bouclés". "Que ce soit dans 'Buffy', 'Friends' ou 'Charmed', il n'y a pas pas de cheveux bouclés", déplore-t-elle ravie de voir de nouveaux standards capillaires émerger. Face à l'injonction à raidir sa toison, elle assure avoir cherché la liberté dans des coupes parfois extravagantes. "J'ai toujours eu ce truc avec mes cheveux et je me suis toujours cherchée et amusée capillairement parlant."
Lorsqu'elle décide de se reconvertir après 12 ans derrière les caméras des plus grandes émissions de divertissement du PAF, la journaliste voit dans la coiffure une opportunité de préserver le rapport social de son ancien métier avec son amour des cheveux. "Je me suis dit : 'Essaye la coiffure, au pire tu sauras couper les cheveux.' Franchement je sais que c'est gnangnan de dire ça mais il s'est passé un truc au premier shampooing."
Son CAP en poche, elle envisage d'intégrer un salon. "Je pensais que j'en avait fini avec la télé que je devenais vraiment coiffeuse", confie-t-elle avec le recul. C'était sans compter sur l'appel d'un producteur qui recherche une incarnation pour un documentaire. Peu habile de ses mains, la jeune diplômée craint que son manque d'expérience ne compromette l'ambition que son interlocuteur place en elle. "Il m'a dit : 'Tu vas découvrir tout ça avec des yeux innocent'." Le projet "Ambre coiffure" est lancé.
On m'a laissé le droit d'être complètement moi-même en parlant de sirènes, de magie, en pleurant de joie...
Si son prénom s'est immiscé jusque dans le nom de la série documentaire, Ambre Dupont ponctue le programme de ses questions, ses rires et ses étonnements contemporains. "On m'a laissé le droit d'être complètement moi-même en parlant de sirènes, de magie, en pleurant de joie, en faisant des câlins aux gens. Il y a plein de rencontres qui se sont faites hyper naturellement. Toute cette surprise, cette liberté, cette curiosité m'ont emmenées découvrir des choses que je n'aurais jamais envisagée."
Après plusieurs voyages condensés en 52 minutes, Ambre Dupont est certaine qu'un lien existe entre son ancien et son nouveau métier. "Je ne regrette pas d'être devenue coiffeuse et d'avoir ce plaisir de révéler les gens. Tu les met à l'aise comme une journaliste mais ce n'est plus face à une caméra mais au reflet d'un miroir", analyse-t-elle.
Du destin des cheveux coupés par les indiens dans les temples aux coiffures éphémères des stars de la K-Pop en Corée du Sud en passant par la dictature du lissage brésilien, l'ex-journaliste ouvre son salon astucieusement caché dans sa valise aux confidences d'hommes et de femmes venus d'autres horizons. Au bout de quatre voyages, elle retient de véritables "claques émotionnelles humaines et techniques" et estime que cette expérience a été "un cadeau de la vie".