Rappel du B.A-BA du journalisme. Hier soir, dans "22h Max" sur BFMTV, Maxime Switek est revenu avec ses chroniqueurs sur la journée de manifestation à Paris. Il a notamment évoqué la séquence diffusée le même jour sur la chaîne info durant laquelle une caméra a suivi une unité de la Brav (Brigade de répression des actions violentes) à Paris.
Après avoir rediffusé un extrait, Maxime Switek a noté cet "exercice" qui se "voulait de transparence" : "On a eu l'autorisation par la préfecture de police et par le ministère de l'Intérieur de travailler auprès de cette Brav. C'est aussi parce qu'il y a eu des critiques ces derniers jours".
"Que la préfecture de police de Paris fasse cet exercice de transparence, c'est bienvenu. Ce n'est pas la première fois qu'on a ce genre de débat sur les pratiques de maintien de l'ordre. On voit que depuis la Loi Travail, à l'époque c'était Bernard Cazeneuve à l'Intérieur, sous Manuel Valls et François Hollande, puis avec les Gilets jaunes, cette question du maintien de l'ordre. C'est un fait politique et il faut y répondre", a réagi Nora Hamadi, journaliste spéciale des questions européennes. Et d'alerter : "Attention de ne pas devenir ici un élément de communication de la préfecture !".
Elle a ensuite poussé un coup de gueule : "Je vais le dire clairement. J'ai entendu dans le reportage que ces 'black-blocks' auraient été aidés par des personnes venant de la banlieue parisienne. Bon... On est dans des éléments de langage de la préfecture. Qui, ici, a été vérifié ?". "Ce sont des remontées d'information qui nous arrivent du ministère de l'Intérieur cet après-midi", a répondu Maxime Switek. "Pardon, mais à un moment, les remontées du ministère de l'Intérieur, c'est comme tout. On recoupe ! C'est une source et il faut les recouper", a répliqué la journaliste.
"Là, je veux bien entendre qu'il y a dans ces groupes des gens qui sont peut-être non-blancs. Est-ce que pour autant ce sont des gens issus de banlieue parisienne ?", a-t-elle demandé. "Ce n'est pas exactement ce qu'a dit la préfecture. Il n'a pas été question d'origine ethnique et de couleur de peau", a répondu Guillaume Farde, consultant police-justice de BFMTV. "Alors, comment elle sait que ce sont des gens venus de banlieue parisienne. De qui on parle quand on parle de banlieusards ? Sur qui on jette l'opprobre ?", a interrogé Nora Hamadi.
"Sur personne. C'est une observation sur une provenance géographique et pas ethnique, et sur des voies qui ont été empruntées en RER quand ils fonctionnent", a indiqué Guillaume Farde. Ce à quoi la journaliste a riposté : "Qu'est-ce que ça charrie comme imaginaire de dire 'des banlieusards sont venus prêter main forte' ? Ca renvoie aux émeutes urbaines. Moi, je suis très gênée qu'on reprenne comme ça de manière factuelle, comme un élément vérifié et sourcé". "Que la préfecture de police communique, c'est très bien. Mais attention à la communication qu'il faut savoir sourcer. Ce n'est pas comme si ces derniers temps on avait pu contrer des éléments de langage de la préfecture et de Gérald Darmanin lui-même", a-t-elle conclu.