Une invitation, un clash. C'est le service minimum d'Eric Zemmour lorsqu'il est convié dans une émission. Il était hier l'invité de "C à vous" sur France 5 pour discuter de son ouvrage "Un quinquennat pour rien" qui, comme son titre ne l'indique pas, traite de la place de l'Islam dans la société et regroupe aussi toutes ses chroniques pour RTL.
Après avoir longuement présenté sa vision de la religion musulmane et martelé qu'il y a eu 180 morts lors de l'attentat de Nice, le polémiste s'est fait reprendre sur son livre par Pierre Lescure et Patrick Cohen. Car les deux chroniqueurs lui ont assuré qu'il manquait deux chroniques dans son livre : celle sur Molenbeek, qui avait fait couler beaucoup d'encre, et sur le cardinal Barbarin. Persuadé du contraire, le journaliste du "Figaro" a fouillé dans son livre pour démontrer qu'il avait raison, pendant qu'Anne-Sophie Lapix lançait la chronique de Maxime Switek.
Durant toute la première partie de la diffusion des magnétos, Eric Zemmour ne lève pas pas une fois ses yeux de son livre pour suivre la chronique de celui qui officie aussi sur Europe 1. "Est-ce que l'éditeur aurait pu vous censurer ? Ca fait quand même plaisir de voir que vous vous trompez parfois", s'amuse la présentatrice de "C à vous". "Il y a une autre erreur aussi, c'est sur le nombre de morts lors des attentats de Nice. Il y a eu 86 morts, vous avez répété plusieurs fois 180 morts", glisse Maxime Switek à son voisin de table. Levant à peine la tête, il lui rétorque que "c'est une petite erreur, à côté des 86 morts". "Non, je ne crois pas que ce soit une petite erreur", répond le chroniqueur, avant de relancer ses séquences.
Au fur et à mesure, Eric Zemmour, toujours plongé dans son livre, s'agace des questions que lui pose le chroniqueur de "C à vous". Maxime Switek aborde ensuite la campagne sur le sexisme et sur la place des femmes dans la société française, lancée par le gouvernement. "Je sens qu'on va se régaler, Eric Zemmour, est-ce que vous êtes prêt ? Première question, merci de suivre", lance le chroniqueur. Après avoir demandé à des passants depuis quand les femmes ont le droit de travailler sans l'autorisation de leur mari et le pourcentage des tâches domestiques effectuées par les hommes dans un foyer, Maxime Switek demande la réponse à l'éditorialiste de RTL.
"Je m'en fous. De quoi vous vous mêlez ? Les gens vivent comme ils le veulent", s'agace Eric Zemmour. Ce à quoi le présentateur de la tranche de midi d'Europe 1 riposte : "C'est vraiment un régal, un régal d'être à côté d'Eric Zemmour. Oui, ils vivent comme ils veulent, mais on peut quand même poser ces questions-là". "Mais vous savez aussi comment ils couchent les uns avec les autres", surenchérit l'invité. Maxime Switek lui rappelle que "ce n'est pas la question" et que sa chronique "parle des rapports entre les hommes et les femmes, de la répartition des tâches et de l'égalité".
"Ca ne vous regarde pas", tire Eric Zemmour, dans cette bataille de petites phrases, ajoutant que s'intéresser à la place des femmes, "c'est totalitaire". Anne-Elisabeth Lemoine intervient pour défendre son collègue : "Mais ça a des conséquences sur la manière dont elles vivent à l'extérieur, ces femmes." Maxime Switek tente de reprendre sa séquence en main, avec de nouveaux magnétos sur la campagne contre le sexisme. Mais l'auteur n'a pas dit son dernier mot : "Ces campagnes ne servent à rien du tout, c'est de l'argent jeté par les fenêtres. Au moins, ça vous occupe."
Le chroniqueur termine tant bien que mal sa chronique, en ne posant plus de questions à Eric Zemmour, replongé dans son livre à la recherche de ses billets radiophoniques disparus. "Ecoutez, je vous remercie. On va les rajouter ces chroniques. Ce sont des chroniques dont je suis le plus fier", assure l'invité de "C à vous", qui reconnaît qu'elles manquent bien à l'ouvrage mais ne veut pas parler de "censure". "Je regrette qu'elles ne soient pas là, c'est incroyable", termine-t-il. puremedias.com vous propose de revoir l'accrochage entre Eric Zemmour et Maxime Switek. A noter que l'émission d'hier avec le polémiste a été suivie par 787.000 convives, pour 5,2% de parts d'audience.