La télévision de 2023 est-elle la même que celle des années 2000 ? Les retours successifs de "Star Academy", "Y a que la vérité qui compte", et bientôt "Secret story", "Le maillon faible" ou encore "L'île de la tentation" donnent parfois cette impression. Invitée sur le plateau de "Clique" pour répondre aux question de Mouloud Achour, Alexia Laroche Joubert la présidente de Banijay France, qui regroupe 15 sociétés de productions tricolores, a justifié cette sensation de retour en arrière sur le petit écran.
Interrogée sur le "recyclage" des émissions qui ont marqué le petit écran il y a une vingtaine d'années, la productrice a souligné un "questionnement ironique". Elle a néanmoins pointé deux raisons aux retours d'émissions emblématiques. "C'est de plus en plus difficile d'imposer une création. C'est-à-dire un nouveau format", a-t-elle d'abord souligné. Alexia Laroche-Joubert pointe aussi la nostalgie, qui peut booster certains programmes. "C'est aussi la transmission. Donc les parents regardent avec les enfants et c'est la fameuse création d'écoute conjointe".
L'ancienne présidente d'Adventure Line Productions ("Koh-Lanta", "Fort Boyard") nuance tout de même en évoquant l'exemple des "Traîtres", qui a déjà connu deux saisons sur M6. Elle se réjouit que ce format "voyage dans le monde entier". "Ce n'est pas une création de chez nous mais il faut s'en féliciter", insiste l'ancienne directrice de la "Star Academy".
Les plateformes de vidéo à la demande sont aussi une nouvelle niche qu'explorent les sociétés de production historiquement partenaires des chaînes de télévision. "'LOL : qui rit, sort !' est un nouveau format", donne-t-elle en exemple. Le programme diffusé sur Amazon Prime Video est produit par Endemol, propriété de Banijay.
"Sur les plateformes, ce qui est intéressant c'est qu'elles évoluent extrêmement rapidement, elles s'adaptent (...), elles nous permettent de vendre des choses qu'on ne pourrait pas vendre sur les chaînes linéaires. 'LOL', je ne sais pas si c'est un programme qui aurait été acheté par TF1", indique celle qui a également travaillé à la naissance de "Loft Story" en 2001. "Peut-être par M6..."
"Vous avez des formats qui reviennent mais souvent ce sont des formats qui sont assez chers, etc., explique encore Alexia Laroche-Joubert. Donc il y a des chaînes qui ne peuvent pas se les payer et donc ils vont aller dans la création. Donc il y a quand même deux histoires parallèles qui coexistent. Moi ce qui m'intéresse c'est que quand on est producteur, on a une flamme et qu'on a envie de trouver quelqu'un qui va nous prendre notre programme et des gens qui vont le regarder. Et la multiplicité des diffuseurs nous permet d'aller voir une multiplicité d'éditeurs et de produire une multiplicité de programmes".