Malgré une actualité prolifique sur grand écran, la parole de Romain Duris est rare dans les médias. Malgré deux numéros des "Trois mousquetaires" et "Le règne animal" sortis en 2023 et dont il est à l'affiche, l'acteur de 49 ans tient à ne pas s'appesantir sur ses convictions personnelles lorsqu'il assure la promotion d'un long-métrage. "Je me souviens avoir signé dans 'Libé' un appel à sauver la planète en 2018. Mais c'est vrai, j'ai du mal avec cette exposition", a-t-il confié à "Télérama" dans un article publié le 20 janvier 2024 à l'occasion du festival de cinéma propulsé par le magazine auquel le film de Thomas Cailley est à l'affiche.
Pour autant, le comédien assure être quelqu'un d'engagé dans son quotidien loin des caméras. "Je participe à des manifestations, je m'investis comme citoyen", énumère-t-il. Mais la tension médiatique qui entoure certains sujets l'effraie. "Quand j'aperçois une caméra, je me cache. Mes prises de position personnelles n'ont rien à voir avec mon métier. Et m'exprimer de manière publique me fait flipper. Si je suis acteur, c'est parce que la rhétorique, la discussion ne sont pas forcément mon fort", détaille l'interprète d'Aramis dans la saga créée par Alexandre Dumas. Et le contexte ne l'incite pas à faire savoir ses convictions profondes. "En fait je me méfie de ce qui sort de ma bouche. Surtout dans un environnement où la moindre petite formule, généralement sortie de son contexte, est balancée sur les réseaux sociaux".
Mais les craintes de Romain Duris ne s'arrêtent pas à la façon dont sa parole pourrait être retranscrite quand il s'exprime sur certains sujets. Il raconte encore avoir une conscience aigüe du côté "injuste" du métier d'acteur. "J'ai toujours eu conscience que tout pouvait s'arrêter, qu'il ne suffit pas d'avoir du talent pour travailler. C'est le désir qui est au centre de tout, celui des financiers, des producteurs, du public aussi, qui réclame telle ou telle gueule à un moment", insiste-t-il. Pour se protéger, celui qui partage l'affiche du "Règne animal" avec Paul Kircher et Adèle Exarchopoulos assure prendre des précautions. "Je me suis armé, très jeune, pour ne jamais subir cette profession".