Le changement de case de "Ce soir (ou jamais !)", le magazine de Frédéric Taddeï, fait déjà des vagues. Comme nous l'écrivions ce matin, selon le site Arrêt sur images, Thierry Thuillier, le nouveau patron de France 2, a signifié la semaine dernière à l'animateur qu'il changeait de case pour laisser la place à un nouveau talk-show présenté par Alessandra Sublet. L'émission est actuellement diffusée chaque vendredi à 22h30.
"Ce soir (ou jamais !)", dont les critiques des invités par Patrick Cohen ont donné naissance à l'affaire Dieudonné, devrait être bientôt diffusé le jeudi à 23h30, après "Envoyé Spécial" (ou "Des paroles et des actes") et "Complément d'enquête". Un changement de programmation qui est déjà très critiqué sur les réseaux sociaux. Robert Namias, l'ancien directeur de l'information de TF1, a ainsi dénoncé sur son compte Twitter une "relégation qui est la pire des censures".
Attendons la réaction de Taddeï à cette relégation qui est la pire des censures : celle qui n'ose même pas dire son nom.
- Namias Robert (@NamiasRobert) 18 Janvier 2014
Mais la réaction la plus virulente est celle d'Alain de Greef. L'ancien directeur des programmes de Canal+ s'est fâché sur sa page Facebook en dénonçant la "connerie" de cette décision. "Je ne comprends pas ces choix débiles", écrit dans un long post l'ancien dirigeant. Comment expliquer d'être aussi peu créatifs et être à ce point l'esclave d'officines de sondages, que j'utilisais c'est sûr, mais le plus souvent pour faire le contraire de ce qu'elles me suggéraient ! Je comprends que l'on soit esclave des sondages quand on est à la tête de TF1 ou de M6 où tout est très sensible au moindre point d'audience perdu, mais pas des chaînes du service public ou bien des petites chaînes dont je vois de jeunes amis se faire jeter parce que leurs projets sont segmentants !".
Dénonçant la place trop importante du marketing sur la télévision publique, Alain de Greef, qui a longtemps travaillé sur Antenne 2 où il a notamment créé l'émission musicale culte "Les Enfants du rock" avec Pierre Lescure, met en garde les dirigeants de la chaîne publique. "C'est quand on est petit qu'il faut segmenter, et de plus en plus, sinon on devient rapidement un ersatz de TF1 ! Le service public semble n'avoir rien compris à cela", conclut l'homme de télévision.