A quarante-huit heures du grand prime autour de François Hollande, la polémique sur l'organisation de la soirée ne se dégonfle pas. Dès 20h15, le président doit être interrogé sur France 2 par de "vrais gens" dans un débat encadré par David Pujadas, Léa Salamé et Karim Rissouli. Ce nouveau format, censé donner la parole aux Français, est particulièrement critiqué au sein de la rédaction. Certains journalistes reprochent à Michel Field, le nouveau directeur de l'information, d'être trop conciliant avec les demandes de l'Elysée, notamment sur le choix des interlocuteurs.
On a ainsi appris que la syndicaliste Nadine Hourmant, qui devait se retrouver face au Chef de l'Etat, a été zappée à la dernière minute. Officiellement pour un changement de conducteur de l'émission à la dernière minute. Mais interrogée par Le Parisien, elle affirme que "Hollande ne veut pas être confrontée à la France d'en bas". Nadine Hourmant avait été repérée dans une émission maison, "Des paroles et des actes", en septembre 2014. La chaîne dément toute pression de l'Elysée. Mais le palais concède au Parisien : "Nous avons juste décidé la demaine dernière, en accord avec la chaîne, de laisser plus de place aux questions des journalistes".
Un "Dialogue de citoyen" avec plus de temps de parole pour les journalistes et moins pour les anonymes. Une quinzaine de personnes ont été sélectionnées par la rédaction de France 2 mais seulement quatre seront en plateau, selon Le Parisien. Ont été retenus un électeur FN, une chef d'entreprise, un étudiant de "Nuit debout" et la mère d'un jeune tué en Syrie.
Hier dans Le Monde, Michel Field a assuré ne subir aucune pression de l'Elysée sur le casting ou l'organisation de l'émission. "On a navigué entre la volonté initiale de laisser peu de place aux journalistes pour offrir beaucoup d'espace aux Français et notre envie de défendre l'interrogation journalistique. Avoir moins de citoyens permettait d'avoir un vrai dialogue, pas seulement un témoignage, une question et une réponse du président et puis c'est tout", a-t-il expliqué. Enfin, il a ajouté n'avoir communiqué à l'Elysée que "les grands équilibres" et le "squelette" de l'émission et pas "les questions".