C'est l'une des dernières séquences de son quinquennat ! François Hollande participe ce jeudi 14 avril à une nouvelle émission politique sur France 2, "Dialogue citoyen", dans laquelle il sera interrogé en direct depuis le musée de l'Homme. Dès 20h15, le président sera questionné par des "vrais gens" dans un débat encadré par David Pujadas, Léa Salamé et Karim Rissouli.
Ce nouveau format, censé donné la parole aux Français, est particulièrement critiqué au sein de la rédaction de France 2, comme le rapporte "Le Monde". Certains journalistes reprochent à Michel Field, le nouveau directeur de l'information de France Télévisions, d'être trop conciliant avec les demandes de l'Elysée, notamment concernant le choix des interlocuteurs anonyme. L'ancien visage de TF1 aurait retiré deux noms de la liste des six Français qui devaient se retrouver face au locataire de l'Elysée.
"On ne voit pas les signes de notre indépendance vis-à-vis de l'Elysée. D'habitude, on ne transmet que les profils des intervenants, pas les noms, et on donne les grandes lignes de l'émission, pas le détail", indique un journaliste au quotidien, voyant là le signe d'une "désinvolture" et d'une orientation "favorable" pour François Hollande. Les deux personnes recalées du cast sont un agriculteur et Nadine Hourmant, une syndicaliste de Force ouvrière, déjà aperçu dans "Des Paroles et Des Actes" sur la même chaîne. De plus, le groupe audiovisuel public aurait envoyé au service de communication de l'Elysée le conducteur détaillé de l'émission, toujours selon "Le Monde".
Interrogé par le journal, Michel Field a démenti ces deux informations, reconnaissant avoir écarté ces deux noms, mais précisant qu'il y en a eu d'autres. "On a navigué entre la volonté initiale de laisser peu de place aux journalistes pour offrir beaucoup d'espace aux Français et notre envie de défendre l'interrogation journalistique. Avoir moins de citoyens permettait d'avoir un vrai dialogue, pas seulement un témoignage, une question et une réponse du président et puis c'est tout", s'est-il expliqué.
Concernant l'envoi du conducteur au président, l'ancien présentateur d'"Au field de la nuit" a ajouté n'avoir communiqué à l'Elysée que "les grands équilibres" et le "squelette" de l'émission et pas "les questions". "Cette émission n'a pas été montée sous la dictée de l'Elysée, loin de là", a martelé Michel Field, assurant ne pas "être trop conciliant". Il a par ailleurs expliqué avoir envoyé au Château la liste complète des participants au programme - public inclus - pour "des raisons de sécurité".