Cinq mois après la fin de la polémique, le CSA prend position. Le 23 novembre 2017, dans "Incroyable talent" sur M6, Dany Machado s'était présenté au concours de talent pour chanter un rap en hommage à un ami décédé lors des attentats du Bataclan en novembre 2015. Le candidat âgé de 17 ans avait alors ému aux larmes le jury et le public, et avait eu le droit à une standing ovation pour sa prestation. Quelques jours plus tard, le Conseil supérieur de l'audiovisuel avait été saisi par une association de victimes du 13 novembre, qui accusait Dany Machado d'avoir inventé une victime imaginaire de l'attaque qui a fait 130 morts.
Dans un message posté sur Facebook une semaine plus tard, Dany Machado avait présenté ses excuses, expliquant avoir été "totalement inconscient et ignorant les répercussions possibles". "Ce rap était une métaphore", avait-il ajouté, précisant qu'il n'avait "pas vraiment perdu d'amis au Bataclan". Il avait confié être "profondément touché" par ces évènements et avait assuré qu'il avait cherché "à se mettre dans la peau d'une personne qui aurait perdu un proche au Bataclan."
Ainsi, après examen de la séquence dans "Incroyable talent", le Conseil supérieur de l'audiovisuel a estimé que la chaîne M6, "en toute bonne foi", "avait pu être abusée par le comportement de ce candidat". "Compte tenu du contexte sensible et de la nature même" de l'émission, les Sages ont considéré qu'il "semblait inutile" que le programme ait recours "à des vérifications préalables sur l'identité de la victime à laquelle il était rendu hommage". De plus, le CSA a noté que la chaîne avait pris "toutes les mesures pour vérifier les dires du candidat" à la suite de la polémique. "Ce qui a conduit d'une part à la confirmation d'une tromperie et d'autre part, à l'écarter des émissions suivantes", a poursuivi le gendarme de l'audiovisuel.
"Aucun manquement aux obligations de la chaîne n'a ainsi été caractérisé", a déclaré le CSA, regrettant toutefois que "la chaîne ne se soit pas manifestée auprès des associations de victimes du Bataclan du 13 novembre 2015 afin de leur exprimer sa compassion à la suite de l'émotion suscitée par cette séquence". En conclusion, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a assuré aux plaignants qu'il avait "sensibilisé la chaîne sur ce point."