"J'ai été maladroite". Ce dimanche 18 février, Anny Duperey était l'invitée du "19/20" de France 3 Île-de-France. L'occasion pour l'actrice de revenir sur ses propos tenus la semaine dernière, mettant en doute la parole de Judith Godrèche, qui accuse les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon d'emprise et de viols alors qu'elle était adolescente. "Malheureusement, cette maladresse a atteint cette association que je défends avec tellement de foi depuis 32 ans, SOS Village d'enfants" a-t-elle regretté. Depuis 1993, la comédienne était marraine de cette ONG de protection de l'enfance, dont la mission est de prendre en charge des fratries qui lui sont confiées par l'Aide sociale à l'enfance dans le cadre d'une mesure judiciaire.
"Ils ont eu beaucoup de plaintes contre moi", a poursuivi l'artiste de 72 ans. "Je me suis dit que ça faisait 32 ans que je défendais cette association ardemment, et qu'après 32 ans il était temps que je passe la main à ma co-marraine, la formidable Isabelle Carré" a-t-elle ajouté. Une décision confirmée ce lundi par l'association dans un communiqué : "Anny Duperey, dont les propos maladroits contreviennent au sens même de notre action de protection de l'enfance, nous a informés qu'elle avait formulé des regrets et présenté des excuses à Judith Godrèche. Nous le saluons. Pour autant, d'un commun accord, nous sommes convenus qu'il était préférable de mettre un terme à son marrainage", peut-on lire.
Samedi 10 février, invitée sur RTL à s'exprimer sur les accusations de Judith Godrèche, Anny Duperey avait alors déclaré : "Je vais me faire taper dessus, mais je pense que tout ça est extrêmement exagéré. Quand même six ans avec un réalisateur... Sous emprise, je veux bien, mais quand même consentante, non ?", a-t-elle estimé à propos du "couple" formé par par Judith Godrèche et Benoît Jacquot alors que celle-ci n'avait que 14 ans, et lui 30. "Je ne sais pas trop quoi penser de ce truc-là, mais je n'aime pas trop ces chasses aux sorcières tardives comme ça", a-t-elle ajouté.
Des propos largement décriés, notamment par Alexandra Lamy "Vous voulez dire à toutes ces femmes que vous n'aimez pas les chasses aux sorcières tardives, mais ce ne sont pas des sorcières, ce sont des violeurs, des criminels", a-t-elle écrit sur X (Twitter). "Il faut dire à toutes ces victimes que vous n'aimez pas la chasse aux violeurs et aux criminels !", a ajouté l'actrice et réalisatrice. À la suite de la polémique, Anny Duperey avait nuancé ses propos, assurant qu'elle a "toujours défendu la cause des femmes" dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux. "Je tiens à affirmer qu'évidemment je condamne toute action de viol ou d'abus de pouvoir séducteur, qu'il ait lieu à l'encontre d'adultes et surtout d'enfants ou d'adolescents. (...) Ce que j'ai voulu, très maladroitement, j'en conviens, car il est bénéfique que les victimes s'expriment enfin après un si long silence, c'est tempérer l'emballement médiatique" a-t-elle écrit.
Début février, une enquête préliminaire pour viols sur mineure a été ouverte par le parquet de Paris suite à la plainte de Judith Godrèche contre Benoît Jacquot pour "viols avec violences" sur mineure de moins de 15 ans. L'actrice a également déposé plainte contre le réalisateur Jacques Doillon pour viol sur mineure. Les deux cinéastes nient les faits.