Le cinéma français continue de s'écharper. Invitée ce samedi 10 février 2024 sur RTL , dans l'émission "Le journal inattendu", Anny Duperey s'est exprimée sur le témoignage de Judith Godrèche , qui accuse les réalisateurs Benoît Jacquot et Jacques Doillon d'emprise et de viols alors qu'elle était adolescente. Une enquête préliminaire pour viols sur mineure a été ouverte la semaine dernière par le parquet de Paris.
"Je vais me faire taper dessus, mais je pense que tout ça est extrêmement exagéré", a confié l'ancienne star de la série "Une famille formidable". "Quand même six ans avec un réalisateur... Sous emprise, je veux bien, mais quand même consentante, non ?", a-t-elle poursuivi, en référence au "couple" formé par par Judith Godrèche et Benoît Jacquot alors que celle-ci n'avait que 14 ans, et lui 30. "Je ne sais pas trop quoi penser de ce truc-là, mais je n'aime pas trop ces chasses aux sorcières tardives comme ça", a-t-elle ajouté. puremedias.com vous propose de visionner la séquence ci-dessus.
Des propos largement commentés sur les réseaux sociaux, et en particulier par sa consoeur Alexandra Lamy. "Madame Duperey, Vous voulez dire aux 93.000 femmes victimes de viol par an, aux 220 femmes assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint, à toutes celles qui sont depuis des années, voire toute leur vie sous emprise, mais qui contrairement à vous, ont le profil de la victime (...) Vous voulez dire à toutes ces femmes que vous n'aimez pas les chasses aux sorcières tardives, mais ce ne sont pas des sorcières, ce sont des violeurs, des criminels", a-t-elle écrit sur X (Twitter) . "Il faut dire à toutes ces victimes que vous n'aimez pas la chasse aux violeurs et aux criminels !", a ajouté l'actrice et réalisatrice.
Très engagée dans le combat contre les violences sexuelles, Alexandra Lamy a notamment réalisé en 2022 le film "Touchées", mettant en scène un groupe de femmes victimes de violences sexuelles. En 2017, à l'aube du mouvement #MeToo, elle avait critiqué l'omerta du cinéma français, évoquant le harcèlement sexuel et les agressions sexuelles sur les tournages. Fin janvier, elle a confié avoir été victime d'harcèlement de la part d'un metteur en scène dont elle tait encore le nom. "Un jour, il a voulu me bloquer dans un parking et je me suis cachée sous une voiture" a-t-elle raconté lors d'une projection de son film à Montpellier devant des collégiens.
Face à la polémique, ce dimanche, Anny Duperey a répondu via un communiqué publié sur les réseaux sociaux , assurant qu'elle a "toujours défendu la cause des femmes". "Je tiens à affirmer qu'évidemment je condamne toute action de viol ou d'abus de pouvoir séducteur, qu'il ait lieu à l'encontre d'adultes et surtout d'enfants ou d'adolescents. Ce n'est pas pour rien que je suis marraine depuis plus de 30 ans d'une association en faveur de la défense des enfants ! Ce que j'ai voulu, très maladroitement, j'en conviens, car il est bénéfique que les victimes s'expriment enfin après un si long silence, c'est tempérer l'emballement médiatique." Un point de vue qui n'est pas sans rappeler celui des signataires de la tribune de soutien à Gérard Depardieu, qui dénonçaient alors un "lynchage" médiatique contre l'acteur, accusé par plus d'une dizaine de femmes de violences sexistes et sexuelles.