Ils sont repartis les mains vides. Hier soir, pour ouvrir sa saison 2 de "Qui veut être mon associé ?", M6 a présenté un tandem d'entrepreneurs, Sarah et Benjamin, venu convaincre les investisseurs du programme de mettre de l'argent dans leur société. Le duo recherchait 300.000 euros en échange de 10% de leur société, baptisée "Unbottled", qui vend des produits cosmétiques éco-responsables et sans plastique.
Après la présentation de leurs produits, les deux participants ont fait face à une cession de questions/réponses qui s'est rapidement transformée en réprimandes de la part des investisseurs. "Pour l'instant, nos sites internet, c'est 80 à 90% de notre chiffre d'affaires. Mais on est distribué en pharmacies. On est dans une cinquantaine de boutiques 'concept store', de boutiques 'zéro déchet' qui vendent nos produits. La grande nouveauté, on rentre chez Sephora", a déclaré Benjamin. Et d'être stoppé par Marc Simoncini : "C'est quoi la marge que vous prend Sephora ?".
Un silence a alors régné sur le plateau, avant que l'entrepreneur ne réponde finalement : "Ca, on ne peut pas donner la marque que Sephora prend". "Un ordre d'idées", a insisté le fondateur de Meetic. "Vous avez 500.000 euros sur le premier trimestre ? Donc, quelle marge ?", a relancé Eric Larchevêque, autre investisseur de l'émission. "Ca, on n'a pas envie de communiquer", a-t-il rétorqué. "Dans ce cas, on n'a pas envie d'investir", a taclé le juré de "Qui veut être mon associé ?".
"Attendez, je ne comprends pas. Vous êtes là pour trouver des investisseurs. Mais si vous ne voulez pas donner vos chiffres et partager, je ne vois pas comment nous, on peut prendre une décision...", a recadré Eric Larchevêque. Nouvel investisseur pour cette saison 2, Anthony Bourbon a surenchéri : "Les marges sont très bonnes en général, pour connaître le secteur. J'imagine que c'est pour ça que vous ne voulez pas en parler. C'est souvent impressionnant d'avoir les chiffres dans la parfumerie et la beauté. C'est un peu dommage. On parle de transparence, de produits sains. Là, vous pêchez sur la marge alors qu'on n'est pas là pour vous juger".
Intrigué par l'absence de réponse des intervenants, Marc Simoncini a indiqué : "Si vous faites une marge de dingue au départ car c'est une industrie où les marges sont élevées, la question est 'Où passe le pognon ?'". "En e-commerce, il y a beaucoup de coûts cachés. Les gens pensent qu'on lance juste un site internet. En fait, il y a l'acquisition, la logistique...", a répliqué Sarah. Et d'être repris par l'actionnaire de Winamax : "On sait faire la part des choses ! Ce qu'on ne sait pas, c'est combien vous achetez un produit et combien vous le vendez. Tout le reste, on connaît, c'est notre métier. Le produit que vous fabriquez, on ne peut pas savoir. Je ne suis pas dans la savonnette".
"Vous avez la marque qu'on fait avec Sephora. Vous ajoutez...", a tenté d'expliquer Benjamin. "A un moment, soit vous nous dites les choses, soit vous nous les dites pas ! C'est compliqué de vouloir lever 300.000 euros à une valorisation de 3 millions d'euros et vous n'êtes même pas prêts à partager vos chiffres ! C'est du délire !", a lâché Eric Larchevêque. "Ca dépend... Ca dépend... Notre porte-savon... On le fait faire...", a ajouté, hésitant, l'entrepreneur. "Mais je m'en fous du porte-savon !", a interrompu l'homme d'affaires.
Après cet échange tendu, les investisseurs ont été globalement réticents à faire une offre au duo. Delphine André, du groupe GCA, a tout de même accepté de mettre 300.000 euros sur la table, mais pour 20% de leur société et non 10%. Une proposition qui n'a pas plu à Benjamin et Sarah. "Vous n'êtes pas prêts à faire un tout petit effort ?", a lancé Eric Larchevêque, étonné de la position des participants à l'émission de M6. "Non, si on donne 20% aujourd'hui, on sait très bien qu'à la fin, il ne nous restera sans doute pas grand chose", a répondu Sarah.
Delphine André a alors pris acte de la décision et a adressé un conseil piquant aux jeunes entrepreneurs : "Si vous étiez revenus avec une contre-offre, même à 12% ou à 13%, ça ne changeait pas votre vie et vous ouvriez la porte. Là, vous l'avez fermée complètement. En termes d'amour propre, ce n'est pas bon. C'est un peu dommage. Donc, vous repartez au moins avec un conseil". "300.000 euros, le conseil, c'est cher", a conclu, amer, Benjamin. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.