L'annonce hier par TF1 d'un retour probable de "Koh-Lanta" dès 2014 en a surpris plus d'un compte tenu de l'environnement judiciaire qui entoure, toujours, la mort de Gérald Babin. Moins d'une semaine après l'ouverture d'une information judiciaire pour "homicide involontaire" contre X par le parquet de Créteil dans le cadre de la mort brutale de ce jeune candidat à l'émission, le contexte ne semblait pas forcément propice à un retour si rapide de l'émission à l'antenne.
L'empressement manifeste de la Une à relancer le programme peut en réalité aisément se comprendre par son poids économique. Outre l'occupation d'une case stratégique pendant près de trois moins d'antenne, "Koh-Lanta" offre l'avantage de réaliser de manière quasi-assurée d'excellentes audiences, aussi bien sur les plus que chez les moins de cinquante ans. Dans un paysage audiovisuel de plus en plus fragmenté, le programme de télé-réalité est ainsi une des seules marques du PAF à ne presque pas avoir vu son audience s'éroder au fil des années. En témoigne la dernière saison diffusée en 2012 qui a attiré en moyenne 7,4 millions de télespectateurs, soit environ 30% de l'ensemble du public et près de 40% des ménagères de moins de cinquante ans, la cible publicitaire prioritaire de TF1.
Des hauts niveaux d'audience qui ont transformé "Koh-Lanta" en véritable "machine à cash", décisive dans un climat publicitaire très déprimé comme aujourd'hui. Les 14 épisodes diffusés en 2012 ont ainsi à eux-seuls généré un chiffre d'affaires de 12,7 millions d'euros selon l'agence publicitaire VivaKi Advance (Publicis). Avec un coût estimé à 8,4 millions d'euros, "Koh-Lanta" affiche ainsi une rentabilité exceptionnelle proche des 70%. Un chiffre rarissime dans le PAF, supérieur même à "Masterchef", "L'Amour est dans le pré" ou encore "The Voice" selon les chiffres avancés par l'agence Vivaki.