Cachez cet élu que je ne saurais voir. Dans son édition du 16 août dernier, le quotidien "La Provence" est revenu sur une pleine page sur la traditionnelle procession du quartier du Panier, organisée tous les 15 août autour de la statue de la Vierge Marie. Une procession précédée par un rassemblement dans la cathédrale de la ville, à laquelle a assisté parmi des anonymes et d'autres élus le sénateur Stéphane Ravier, membre du Rassemblement national.
Mais le quotidien marseillais a publié une photo de la foule des fidèles où est apparu un seul visage flouté, quasiment situé au centre du cliché, celui de Stéphane Ravier. Vendredi, dans la foulée de la parution, l'intéressé a réagi sur son compte Twitter pour s'étonner de la situation. "Ça vous prend souvent d'agir comme la Pravda de Staline ? Honte à vous ! Et vous vous étonnerez d'avoir moins de lecteurs chaque jour", a-t-il écrit dans un message adressé à la rédaction du quotidien.
Stéphane Ravier a même été plus loin en adressant une lettre à Franz-Olivier Giesbert, directeur éditorial du journal, dans laquelle il se défend d'avoir porté un quelconque signe partisan le jour de la cérémonie. Et l'élu d'exiger du quotidien "des excuses publiques", "la publication non-floutée de la photo" ainsi que "l'engagement de votre rédaction de traiter la campagne des municipales de façon neutre et objective". Toujours sur son compte Twitter, celui qui est candidat aux prochaines échéances locales de 2020 s'est également fait filmer devant le siège de "La Provence" où il a été remettre son courrier.
Le quotidien marseillais a pour sa part rectifié le tir dans son édition parue ce dimanche en présentant ses excuses à Stéphane Ravier et aux lecteurs et en publiant la fameuse photo sans floutage. Pour se justifier, "La Provence", a plaidé "une erreur de jugement d'une collaboratrice". L'élu du parti de Marine Le Pen a "pris acte" de ces excuses tout en ne manquant pas de faire la leçon aux journalistes dans un nouveau tweet : "Une presse libre, indépendante et honnête est un élément essentiel pour la démocratie française, si souvent mise à mal".