Écoeurement ou gourmandise ? Mardi 2 mai prochain, à 21h, les inconditionnels du moule à gâteau auront rendez-vous sur M6 pour découvrir le premier épisode de "Le Meilleur Pâtissier : Les Professionnels". Dans ce spin-off du concours de pâtisserie emblématique de la Six, adapté du format anglais "La crème de la crème", des brigades de pâtissiers professionnels s'affrontent sous le regard d'un jury prestigieux composé de Pierre Hermé, Frédéric Bau, Philippe Conticini et Cyril Lignac. En janvier dernier, puremedias.com s'est rendu sur le tournage d'une épreuve du "Meilleur Pâtissier : Les Professionnels", enregistré dans le parc très bucolique du domaine de Pontcarré en région parisienne.
Et si la marque reste la même, force est de constater, en découvrant le plateau de tournage que le décorum n'a absolument rien à voir avec celui du "Meilleur Pâtissier" pour les amateurs. Exit la déco rose, les couleurs pastel et la tente ouverte sur l'extérieur, la production a transformé une vieille et vaste grange en un écrin fermé aux inspirations très baroques. Si ce décor perd en chaleur et en esprit "cosy", il illustre parfaitement la volonté de la chaîne et de la production de symboliser un format plus "haut de gamme". L'ajout d'un fond sonore aux notes classiques en post-production achèvera de confirmer ce sentiment au visionnage.
"Les téléspectateurs retrouveront l'humanité et la chaleur du 'Meilleur Pâtissier'", nous promet pourtant Faustine Bollaert, en coulisses, concédant néanmoins qu'il y aura moins de "familiarités". "C'est vraiment une émission grand public" jure l'animatrice qui assure qu'elle n'aurait pas accepté de faire "un concours de geeks de la pâtisserie". "On en est loin" souffle-t-elle, expliquant s'être attachée aux candidats "qui ont tous une histoire à raconter", notamment "celle de grandes maisons de famille" qui font vivre la pâtisserie française depuis des décennies.
Et quand on lui demande quel sera l'intérêt pour les amateurs de suivre la préparation de créations qu'ils ne pourront pas reproduire, l'animatrice assure que son rôle est "d'aller le plus possible dans la pédagogie" et de dénicher "les trucs et astuces" des candidats. "Et puis, on ne sera surtout pas dans la pâtisserie snob" promet Faustine, citant pêle-mêle la réalisation d'un fraisier avec des fraises Tagada, une sculpture en chocolat inspirée du "Livre de la jungle" ou encore un décor en sucre censé représenter "Le monde de Némo".
Sur le plateau, tandis que les brigades en compétition bricolent d'impressionnantes sculptures en sucre, l'ambiance est pour le moins studieuse, et la tension, palpable. D'un oeil avisé, les chefs pâtissiers passent entre les rangs, observent, goûtent et distillent conseils ou réprimandes. Si on retrouve l'accent chaleureux et la bonhomie familière de Cyril Lignac, les autres chefs, eux, restent dans une position plus statutaire. "C'est normal, nous ne les aiderons pas à tirer le meilleur d'eux-mêmes si nous sommes omniprésents" nous rétorque Pierre Hermé, que Faustine juge "très tranchant" avec les candidats.
En définitive, les équipes de BBC Worldwide France et de Kitchen Factory, qui co-produisent le programme, semblent parier sur une alliance gagnante en conservant la marque - désormais bien installée - du "Meilleur Pâtissier" et en la déclinant habilement en format premium. Les pâtissiers étoilés sélectionnés pour participer à la compétition affichent clairement un niveau exceptionnel et objectivement jamais atteint en pâtisserie à la télévision française. De quoi en en faire saliver les papilles et en prendre plein les yeux.