Ce mercredi, "Les Inrocks" redevient "Les Inrockuptibles" et sort en kiosques dans une nouvelle formule mensuelle, un format abandonné en 1995 pour devenir un hebdomadaire. Doté de 200 pages et d'un contenu faisant la part belle aux formats longs et à haute valeur ajoutée, le premier numéro de cette nouvelle version a été tiré à 100.00 exemplaires, avec un CD de 15 titres offert. Sa Une a quant à elle été dédiée à "Nevermind", l'album culte du groupe Nirvana, qui fêtera ses 30 ans en septembre prochain.
Côté tarif, le magazine fait le choix du très haut de gamme et passe désormais à 12,90 euros, contre 5,70 euros pour l'ancien hebdomadaire. "On a le sentiment que ce prix-là n'est pas déconnecté des pratiques d'achat. Le succès des mooks (publication périodique de forme hybride, entre magazine, revue et livre, ndlr) a montré qu'on pouvait installer des objets plus chers", justifie le directeur de la rédaction Jean-Marc Lalanne, à "Libération".
A l'AFP, le patron de la rédaction assure vouloir mettre fin au suivi "frénétique de l'actualité des sorties artistiques", qui sera désormais réservé à la plateforme numérique du titre de presse. Il veut à présent faire une place aux "objets choisis de façon plus sélective, plus incisive", "déployés sur de très longs formats". Les chroniques culturelles des "Inrocks" occuperont un tiers du mensuel qui aura dès le 9 juin une déclinaison hebdomadaire numérique accessible aux abonnés.
Cette nouvelle formule doit permettre au titre de presse de faire face à la faiblesse de ses ventes depuis plusieurs années. Le magazine hebdomadaire avait ainsi vu sa diffusion payée stagner autour de 20.000 exemplaires. Les pertes du journal ont aussi pesé sur les comptes de l'ensemble du groupe LNEI, dont les autres activités parviennent à être à l'équilibre. "La formule hebdomadaire s'épuisait et nous avons constaté que les numéros spéciaux qui restaient plus longtemps en kiosques se vendaient mieux", expliquait Emmanuel Hoog, le patron du groupe éditant "Les Inrockuptibles", au "Figaro" en mars dernier.