Les salariés de "Libération" en colère. Dans un texte publié hier sur Twitter, les personnels du quotidien réunis en assemblée générale ont reproché à leur actionnaire Altice de ne pas avoir respecté ses "engagements écrits" pris dans la foulée de la polémique ayant entouré l'organisation d'un forum par "Libération" au Gabon en 2015.
Pour rappel, en mars 2019, "La lettre A" avait révélé l'existence d'une enquête préliminaire du parquet financier de Paris portant sur des mouvements de fonds liés à l'organisation par "Libération" d'un forum à Libreville, au Gabon, en 2015. Pierre Fraidenrach, à l'époque directeur opérationnel de "Libération", avait dû quitter ses fonctions au sein du groupe suite à cette affaire, tandis que Laurent Joffrin, directeur de la rédaction de "Libé" avait reconnu une "erreur".
Rappelant que cette affaire avait "scandalisé" la rédaction de "Libération" à l'époque, entraînant notamment le vote d'une motion de défiance, les salariés du quotidien rappellent dans leur texte d'hier que des discussions sur les moyens d'éviter une réitération de ce genre d'évènements avaient été engagées à l'époque avec leur direction.
"Ces négociations de plusieurs mois avaient abouti en octobre à un accord cadre tripartite entre la direction de 'Libération', SFR Presse et la Société des journalistes et du personnel de 'Libération'. Ce texte confère aux salariés du journal de nouveaux droits d'information et de vérification et prévoit leur retour au capital. L'accord final aurait dû être signé au 30 novembre", relatent les salariés du quotidien. A en croire ces derniers, la direction du titre serait finalement revenue en janvier sur plusieurs "points majeurs" de cet accord-cadre de manière "inadmissible". Et les salariés d'exiger "la mise en oeuvre de l'accord-cadre d'octobre" d'ici le 5 mars prochain.
Contacté par puremedias.com, Altice précise que les échanges se poursuivent avec les salariés de "Libération" et que plusieurs dispositifs ont "déjà été mis en oeuvre (contrôle, reporting, signatures)".
Contactée par puremedias.com, la Société des journalistes et du personnel de "Libération" n'a pas répondu.