Un modèle de plus en plus dangereux avec les réseaux sociaux. Ce mercredi 1er mai 2024, Camille Diao a présenté sur France 5 un numéro de "C ce soir" dédié aux dérives de la télé-réalité. Pour en parler, elle a reçu en plateau les journalistes Thierry Moreau, Nesrine Slaoui et Constance Vilanova, le youtubeur Sam Zirah et le sémiologue François Jost.
"Est-ce que l'avenir sera plus trash ou moins trash ? La question est : qui parle ? D'où il parle ? Un groupe comme TF1, côté en bourse, avec tant d'heures de programmes, avec un JT de '20 Heures' très regardé, ne peut pas se permettre d'aller dans le trash. C'est pourquoi 'Secret story' est vendu aujourd'hui comme un programme familial. Peu importe ce qu'il se passera sur les réseaux. Apparemment, il ne s'y passe pas grand chose", a indiqué Thierry Moreau. Et d'ajouter : "En revanche, la plateforme, on est sur autre chose. Dérégulation totale. Société supranationale, donc on ne peut rien faire et rien contrôler. Là, le trash peut perdurer".
Des propos qui ont fait réagir une autre intervenante, Nesrine Slaoui, experte en réseaux sociaux : "Il ne faut pas faire l'erreur de contourner la télé-réalité à la télévision. Je pense qu'aujourd'hui, l'essentiel de la télé-réalité, ce sont les réseaux sociaux avec des gens qui ne font pas la télé-réalité". Elle a évoqué ces influenceurs qui "mettent en scène leur vie", "les déboires dans leur couple", "leurs enfants". "Même dans une autre mesure, Léna Situations. Dans quelle mesure les 'Vlogs d'août', événement qu'on attend tous, où elle raconte jour après jour ce qui se passe dans son été, ce n'est pas de la télé-réalité ?", a-t-elle poursuivi.
"Pour moi, l'avenir de la télé-réalité, c'est sur les réseaux sociaux. Ca va être tous ces récits de parcours de vie, de parcours familiaux et d'histoires intimes. Ils sont faits par des gens qui ne se présentent pas comme des candidats de télé-réalité. Ils se présentent comme des influenceurs. On va avoir un phénomène de développement et on peut s'inquiéter du trash qui peut se passer, notamment sur Tiktok. Là, il n'y a pas de régulation d'une chaîne. Même pas d'organe qui vérifie", a explicité la journaliste et réalisatrice, précisant que ça peut aller "jusqu'au meurtre".
Nesrine Slaoui a lancé : "Est-ce que la télé-réalité ne va pas dévier sur internet et comment on régule ? Les questions que l'on se pose, ce sont les questions que se posent les médias mainstream. Mais est-ce que Tiktok, Instagram et Snapchat se posent la question ? Eux, ce qu'ils voient, c'est les statistiques". "Il y a une question de la moralité du contenu produit sur les réseaux et qui est produit par des influenceurs, qui sont poussés au trash", a-t-elle enchaîné. Et de parler du vidéaste américain MisterBeast : "Il produit des vidéos de plus en plus impressionnantes, avec des millions de vues, où il va jusqu'à distribuer de l'argent. Il a poussé le level du trash et de la misère sociale à son paroxysme. Il jette des billets devant des gens et ils les ramassent par terre". puremedias.com vous propose de visionner la séquence.