Il pointe le modèle de CNews. Ce mercredi 24 avril 2024, Camille Diao a organisé dans "C ce soir" sur France 5 un échange autour du débat public. Pour en parler, la présentatrice, qui a remplacé Karim Rissouli, a reçu en plateau plusieurs experts et journalistes, dont Thomas Legrand, plume de "Libération" et voix de France Inter, et Eugénie Bastié, éditorialiste du "Figaro" et pensionnaire des émissions de CNews.
Au cours des discussions, Thomas Legrand a tenu à clarifier les différences entre certains éditorialistes dans les médias : "Il faut distinguer le journaliste de l'universitaire. Dans le journalisme, il faut distinguer le journaliste de l'éditorialiste et chez les éditorialistes, il faut distinguer le polémiste et l'éditorialiste. L'éditorialiste est celui qui se base sur les faits". "Voilà ce que je reproche à CNews ! Je ne reproche pas à CNews d'être de droite ou d'extrême-droite. Ça ne me regarde pas. Si l'Arcom trouve que c'est trop, c'est son problème", a indiqué celui qui intervient dans la matinale de Nicolas Demorand.
"Je reproche à CNews de 'déjournaliser' son antenne. Il n'y a plus de conférence de rédaction. Personne ne réfléchit plus à la hiérarchie de l'information. Il n'y a quasiment plus de journalistes. Il n'y a plus d'envoyés spéciaux. Quand il y a des envoyés spéciaux et qu'ils constatent la vérité, le débat se fait sur autre chose", a lancé Thomas Legrand. "C'est faux !", a répété Eugénie Bastié.
Celui qui écrit dans les colonnes de "Libération" a alors donné un exemple : "L'histoire des étoiles de David bleues. Celles qui avaient fleuri sur les murs de Paris. Pascal Praud est arrivé le lendemain matin en disant : 'Evidemment, ce sont les islamistes et les banlieues !'. Il y a eu des débats pendant deux jours !". "Pendant ce temps-là, les vrais journalistes, les antennes qui ont des journaux, ont enquêté ! Ils se sont aperçus rapidement que c'était des Russes. Une opération russe faite par des Moldaves", a-t-il poursuivi. Et de balancer : "Vous avez débattu... Pas vous peut-être, mais CNews a débattu avant de savoir la vérité ! CNews n'a pas cherché la vérité".
Eugénie Bastié a riposté : "Quand il y a eu la 'fake news' sur l'hôpital de Haïfa, il y a eu des journalistes de 'Libération' et d'autres journaux qui sont partis dessus". "Pendant une heure !", a répliqué son interlocuteur. "Pendant une heure... Donc, c'est une question de temporalité ? Et vous avez mis en Une de 'Libération' les chiffres du Hamas sans dire qu'ils émanaient du Hamas. On peut le faire le procès", a répondu la pensionnaire de "L'heure des pros".
"Un jour, on fera un débat tous les deux sur le journalisme et sur les moyens alloués au journalisme à CNews", a proposé Thomas Legrand. "Je ne suis pas l'ambassadrice de CNews ce soir", a souligné Eugénie Bastié, alors que Camille Diao demandait aux deux intervenants de ne pas parler en même temps. "Je dis simplement qu'il faut s'accorder sur la réalité factuelle avant de débattre. Quand je débats avec un journaliste du 'Figaro', je ne suis pas d'accord souvent avec lui, mais on est d'accord sur la réalité factuelle. A CNews, ce n'est pas possible ! Ils sont dans un fantasme. Ils mélangent le journaliste, l'éditorialiste et le polémiste !", a piqué le salarié de "Libération". "On ne va pas faire le procès de CNews sans responsable de CNews en plateau pour vous répondre", a conclu la présentatrice. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.