Quelques jours après l'annonce de la nomination d'Audrey Pulvar au poste de directrice de la rédaction du magazine Les Inrockuptibles, l'éditorialiste politique Thomas Legrand n'a pas hésité à exprimer son malaise et a même décidé d'abandonner ses fonctions au sein de la rédaction de l'hebdomadaire. Egalement éditorialiste sur France Inter, Thomas Legrand a estimé qu'un magazine évoquant la vie politique ne pouvait pas être "dirigé par quelqu'un d'aussi impliqué personnellement dans la vie politique du pays".
Un départ critiqué par un journaliste de Rue 89 qui a signé une tribune sur le site d'information intitulée "Audrey Pulvar et Thomas Legrand, des rebelles en caoutchouc". Dans son article, Luc Chatel a qualifié l'éditorialiste de "ronchon de service", de "Lino Ventura du milieu parisiano-médiatique", et lui a reproché son coup de gueule contre le supposé manque d'indépendance des Inrocks depuis l'arrivée d'Audrey Pulvar, alors même que l'éditorialiste ne semble pas gêné de travailler à France Inter sous la direction de Jean-Luc Hees et Philippe Val, tous deux nommés, directement ou non par l'ancien chef de l'Etat, Nicolas Sarkozy.
Thomas Legrand n'aura pas tardé à réagir à cette tribune assassine. Sur Rue 89, l'ancien des Inrocks a tenu à répondre directement à Luc Chatel, assurant que son départ de l'hebdomadaire n'était pas "un acte de rébellion". "C'est le fruit du constat d'une impossibilité de travailler normalement", déclare-t-il après avoir expliqué qu'à France Inter, la direction de la station n'assiste pas aux conférences de la rédaction, contrairement à Audrey Pulvar aux Inrocks. "Audrey Pulvar écrira dans le journal, sera en charge de la politique éditoriale, du choix des sujets à traiter, des enquêtes à mener, des titres et de la une. Elle sera à toutes les conférences de rédaction. Ce n'est tout simplement pas praticable pour moi qui étais en charge des pages politiques des Inrocks", a-t-il rappelé.