"Valeurs Actuelles" se positionne officiellement. Interrogé par l'AFP, Iskandar Safa, propriétaire du magazine de droite et dirigeant franco-libanais de chantiers navals civils et militaires, a confirmé son intérêt pour un rachat du titre de presse "Nice-Matin". Le tribunal de commerce de Nice prendra une décision d'ici au 6 mars sur la demande de la direction du quotidien régional d'ouvrir une procédure de sauvegarde et d'entériner le désaccord avec le groupe belge Nethys, actionnaire à hauteur de 34% depuis 2016. Le reste du capital est détenu par les 456 salariés actionnaires de la Société coopérative d'intérêt collectif.
"Nethys est un actionnaire absent. Il n'y a aucune volonté d'avoir un vrai projet, sans qu'on sache pourquoi et c'est ce qui nous inquiète", a précisé Alexandre Sare, secrétaire du comite d'entreprise de "Nice-Matin", au tribunal de commercer. Et d'ajouter, selon des propos relatés par l'AFP : "La seule solution est de le forcer à négocier avec nous et le futur acquéreur, quel qu'il soit."
Favorable à une reprise par Iskandar Safa, Alexandre Sare a assuré que le propriétaire de "Valeurs Actuelles" propose "la reprise de tous les salariés, la modernisation de l'imprimerie, la diversification dans l'événementiel, l'amélioration de l'édition numérique, à côté de l'édition papier". "Il vient pour la presse, la marque et pour faire un projet", a-t-il souligné, avant de conclure : "Ce qui nous intéresse, c'est le projet à venir."
Iskandar Safa a déjà été candidat à une reprise de "Nice-Matin" en 2014, avec le groupe de presse belge Rossel et le groupe monégasque de BTP Marzocco. Mais l'offre formulée n'avait pas convaincu les salariés qui s'étaient opposés à cette entrée dans le capital. Depuis, "Nice-Matin" s'est séparé de plus de 300 salariés sur un total 1.106 personnes et son tirage moyen a baissé de 155.000 à 125.000 exemplaires, même si les finances ont été redressés.