C'est Scarlett Johansson qui fait la une du premier numéro de la version française du célèbre magazine américain "Vanity Fair". Le mensuel, édité par Condé Nast (à qui on doit déjà "Vogue", "GQ" ou "Glamour"), sort demain dans les kiosques où il sera placé entre "Paris Match" et "Elle". Et ce n'est pas un hasard puisque le titre vise un public de plus de 35 ans, CSP+, déjà lecteur de magazines mais qui ne se reconnait pas totalement dans les féminins, dans les newsmags ni dans les picture magazines déjà existants.
Avec ses 268 pages (dont environ un gros tiers de publicité), le titre haut de gamme, dont la maquette et les photos adoptent tous les codes de la mode, veut se différencier avec de longs articles sur des sujets de fond, souvent signés par des plumes illustres. Son slogan : "Brillant dehors, mordant dedans".
Ainsi, outre les 12 pages consacrées à l'actrice américaine égérie de Woody Allen et star de "Avengers", ce premier numéro est marqué par une longue enquête sur l'homme d'affaires Lakshmi Mittal et par le témoignage de Pascal Bonnefoy, le majordome de Liliane Bettencourt qui a effectué les fameux enregistrements ayant servi à prouver les abus de faiblesse dont la milliardaire a été victime. Le titre propose aussi une rencontre avec le faussaire d'oeuvres d'art Wolfgang Beltracchi ou avec la dissidente russe Xenia Sobtchak. Du sérieux donc, que vient casser un article qui se souvient des soirées délirantes qui avaient lieu, dans les années 80, dans la boîte de nuit parisienne les Bains Douches.
La filiale française de Condé Nast espère que cette alternance entre sujets légers et sujets graves, qui est depuis un siècle une institution aux Etats-Unis, va séduire les Français. Le groupe y croit et a investi 15 millions d'euros au total pour lancer ce titre, qui doit atteindre les 100.000 exemplaires pour espérer être rentable d'ici 3 ans. Le groupe espère amortir ses investissements au bout de huit ans. Vendu pour son lancement au prix de 2 euros, "Vanity Fair" coûtera ensuite 3,95€.
Préparé depuis deux ans, ce lancement a nécessité quatre numéros test. Une trentaine de personnes ont été embauchées dont Michel Denisot comme directeur de la rédaction, qui est secondé par Anne Boulay, à qui on doit le succès de "GQ". Fraîchement débarqué de Canal+, l'animateur, qui présente vendredi son dernier "Grand Journal", va pouvoir pleinement endosser son costume de patron de presse. Une première pour lui.
Une nouvelle aventure qui semble ravir l'animateur, qui était très souriant ce matin, lors de la présentation à la presse du magazine. Il a distribué lui-même les exemplaires de "Vanity Fair" aux journalistes présents dans la salle. Bien que novice dans la presse, le journaliste a expliqué lire depuis des années la version US de ce magazine. C'est même ce mélange de glamour et d'informations qui lui aurait donné l'idée du concept du "Grand Journal", qu'il a présenté pendant neuf ans.