"VSD" en difficulté. Selon l'AFP, le magazine créé en 1977 par Maurice Siegel et repris en 2018 par l'homme d'affaires Georges Ghosn via sa société Ghosn Capital, a été placé en redressement judiciaire le 5 août dernier par le tribunal de commerce de Paris. En cause, les difficultés financières rencontrées actuellement par le titre cédé pour un euro symbolique par le groupe Prisma. Georges Ghosn est depuis juin 2018, date effective de la cession du titre, en conflit ouvert avec Prisma sur les conditions de cette opération, dénonçant "beaucoup d'irrégularités" et "un trou de trésorerie" dont il estime ne pas être responsable. Le dirigeant menace même le groupe - qui préfère pour l'heure garder le silence - d'une action judiciaire.
Côté social, la situation est également loin d'être un beau fixe puisque "VSD", qui compte actuellement une quinzaine de salariés, a vu la quasi totalité de l'ancienne équipe profiter de la clause de cession pour quitter la rédaction. Mais la procédure de redressement judiciaire a pour effet de suspendre le versement des sommes dues aux journalistes dans le cadre de la fameuse clause.
Une dizaine d'entre elles ont d'ailleurs été refusées par le nouveau PDG du titre, qui n'a jamais entretenu de bonnes relations avec ses journalistes. Ces derniers, soupçonnant un "plan social déguisé", avaient qualifié leur nouveau patron de "fossoyeur" au moment de la cession de VSD par Prisma. Georges Ghosn a reçu près de deux millions d'euros pour éponger les dettes du titre et financer le départ des salariés.
Sous l'impulsion de Georges Ghosn, "VSD" - dont les initiales signifient "Vendredi, Samedi, Dimanche" - est passé d'un rythme hebdomadaire à un rythme mensuel avec une pagination étoffée et un prix revu à la hausse. Malgré le retour au "vrai journalisme" prôné par le nouveau propriétaire qui a déjà tenté de relancer par le passé des titres comme "Le Nouvel Economiste" ou "France-Soir", les ventes n'ont pas suivi. Dans un contexte compliqué pour la presse magazine, elles s'établissaient fin 2018 à 80.000 exemplaires en moyenne selon l'ACPM (Agence pour les chiffres de la presse et des médias) et seraient remontées à 90.000 exemplaires cette année, selon Georges Ghosn. En revanche, les annonceurs ne sont pas revenus frapper à la porte de "VSD".
Le numéro du mois d'août de "VSD", dont la parution était incertaine en raison de la situation actuelle, sera bien en kiosques ce mardi selon l'intéressé, qui affirme avoir réglé une dette à l'imprimeur sur ses fonds personnels pour permettre cette parution. Malgré les difficultés, Georges Ghosn continue d'afficher sa confiance en l'avenir. "On a failli mourir en bonne santé et on a maintenant une chance réelle de poursuivre notre chemin", a-t-il déclaré, cité par l'AFP.