L'hebdomadaire "Valeurs actuelles" fait la quasi-unanimité contre lui dans le monde journalistique. Mercredi, le magazine dirigé par Yves de Kerdrel s'en prenait à deux journalistes d'investigation du "Monde" accusé de participer à un "cabinet noir" anti-Sarkozy. "Valeurs actuelles" révélait notamment trois de leurs rendez-vous professionnels à l'Elysée, au ministère de la Justice et au Pôle financier peu avant qu'ils ne publient de nouvelles révélations touchant Nicolas Sarkozy. L'hebdomadaire révélait également le dispositif policier protégeant les deux journalistes du "Monde", qui ont récemment fait l'objet de menaces.
En réponse, "Le Monde" avait accusé "Valeurs actuelles" d'avoir "surveillé" et "probablement suivi" ses deux journalistes. Le quotidien du soir avait annoncé son intention de porter plainte pour diffamation et injure et avait demandé l'ouverture d'une enquête pour espionnage.
Comme le rapporte le site CB News, 14 sociétés de rédacteurs* et de journalistes ont dénoncé "collectivement et fermement" dans un communiqué les méthodes employées par "Valeurs Actuelles" qualifiées d'"atteinte grave au secret des sources". Les 14 médias ont qualifié le procédé d'"indigne" du métier de journaliste "dont nous devons tous préserver la liberté et l'indépendance". Ils ont par ailleurs apporté leur soutien aux deux journalistes du "Monde". Le communiqué rappelle aussi "qu'il n'y a pas de sources sans protection des sources. Qu'il n'y a pas d'information libre sans sources". Invité de "La Nouvelle Edition" sur Canal+ hier, le patron de "Valeurs actuelles", Yves de Kerdrel, a pour sa part nié avoir fait suivre ou surveillé les deux journalistes du "Monde" sans en dire plus, secret des sources oblige.
*Les sociétés des rédacteurs et des journalistes du "Monde", du "Figaro", du "Parisien", du "Nouvel Observateur", du "Point", des "Echos", de Radio France, de "Mediapart", de "Rue 89", de "L'Express", de "Libération", d'Europe1, de RFI, et de TF1.