Jack Lang sort de sa réserve. L'actuel président de l'Institut du monde arabe était l'invité de Sonia Mabrouk ce matin sur Europe 1. Si l'entretien a débuté par le changement de présidence aux Etats-Unis, la journaliste a ensuite voulu aborder le dossier Olivier Duhamel avec son invité. Le politologue a été accusé d'inceste sur son beau-fils par Camille Kouchner, sa belle-fille, dans le livre "La familia grande" paru le 7 janvier dernier. Si l'homme s'est retiré de toutes ses activités publiques, une polémique est née du fait que de nombreuses personnalités étaient au courant de cette affaire.
Sur Europe 1, Sonia Mabrouk s'est d'ailleurs étonnée du silence de Jack Lang sur la question suite à sa révélation dans la presse. "Je ne peux pas m'indigner à chaque minute", s'est défendu l'ancien ministre de la Culture, avant de condamner les agissements d'Olivier Duhamel, qu'il a côtoyé dans la sphère professionnelle. "Cela me révolte d'autant plus que je l'ai connu comme collègue, je suis professeur de droit comme lui", a souligné Jack Lang, qui a assuré ne pas être au courant des rumeurs qui couraient depuis des années. "Je ne participe pas à des mondanités qui me sont totalement étrangères", a-t-il affirmé à Sonia Mabrouk.
Mais l'intervieweuse politique ne s'est pas contentée de cette réponse. Elle a rappelé à Jack Lang l'existence de la tribune rédigée par un certain Gabriel Matzneff, qu'il a co-signée en 1977 pour appeler à décriminaliser les rapports sexuels avec les mineurs de moins de 15 ans. "C'est une connerie. (...) C'était l'après-1968 et nous étions porté par une sorte de vision libertaire... fautive", a souligné l'ancien ministre de l'Education nationale.
"Une partie de l'intelligentsia libertaire, une partie aussi de la gauche a défendu au nom d'une révolution sexuelle l'indicible", a pointé Sonia Mabrouk. "Pourquoi on vous retrouve du côté de la défense de ceux qui sont accusés et rarement du côté de celles et ceux qui souffrent ?", a-t-elle insisté quelques secondes plus tard. Jack Lang n'a pas caché son agacement : "Aujourd'hui, nous sommes en lutte, les uns et les autres, contre ces incestes, les atteintes à la pédophilie, les atteintes aux mineurs. C'est révoltant. Un jour, il y a 50 ou 60 ans, nous sommes une cinquantaine d'intellectuels à avoir écrit une connerie. Qu'est-ce-que je dois faire ? M'immoler devant vous ? On a fait une connerie. Basta ! Voilà". puremedias.com vous propose de revoir cet échange.