Le bien-être au coeur de son émission. Le groupe Webedia, auquel puremedias.com appartient, se mobilise pendant une semaine spéciale dédiée à l'information sur la santé mentale. À cette occasion, Agathe Lecaron a accepté de se confier afin d'évoquer son hebdomadaire, "Bel et bien", qu'elle co-anime avec Ali Rebeihi. Ce programme aborde les questions de bien-être sous toutes ses formes, avec la présence d'experts, chaque semaine. Une émission qui signe d'ailleurs une belle rentrée sur France 2, avec notamment un record de saison samedi dernier.
Propos recueillis par Florian Guadalupe.
puremedias.com : "Bel et bien" est une émission qui incite à prendre soin de son corps et de son esprit. En quoi est-ce important aujourd'hui ?
Agathe Lecaron : Peut-être qu'on s'est oublié pendant beaucoup de générations. Actuellement, il y a une espèce de mouvement très important dans le monde entier concernant le développement personnel. Je pense que c'est beaucoup en réaction à un néant auparavant. On traversait la vie sans se demander ce qu'on mangeait, pourquoi on mangeait, si on dormait assez, etc. On s'est rendu compte finalement que la santé - et donc le bien-être - est une approche holistique. C'est forcément un tout. C'est le corps mais aussi la tête. Les deux sont liés. Il y a de plus en plus de médecins qui tendent vers ça et militent pour que dans les écoles de médecine, on lie un peu les deux. Cette émission est le résultat de tout ça. C'est très moderne. C'est la raison pour laquelle on a de grands spécialistes qui viennent sur le plateau. Il y a cette grande mouvance qui dit : "Un esprit sain dans un corps sain".
"La culture est une partie intégrante du bien-être"
Comment est née cette émission sur le bien-être en janvier 2021 sur France 2 ?
C'est Nathalie Cottet (Martange Productions, ndlr) qui l'a imaginée. Une bonne productrice est quelqu'un qui observe les tendances dans la société. Là, il ne fallait pas observer à la loupe. Il y a de plus en plus de magazines qui s'appellent "Sophrologie", "Yoga", etc. Pourquoi ? C'est parce que c'est ce qu'on a trouvé aujourd'hui de mieux pour se détendre. Avant, il y avait un truc un peu empirique. On se disait : "Oui, le yoga, il faut s'occuper de soi, manger sainement, ça fait du bien". Avec un oeil médical et scientifique, maintenant, on s'est rendu compte que ça faisait vraiment tout. Ca vient de cette observation-là.
Comment les thématiques de l'émission sont-elles choisies ?
Ca dépend. Ca peut partir d'un auteur qui a écrit un livre sur un sujet et qui nous inspire. Par exemple, on a fait une émission sur les connards. C'était un peu une émission à part. Ca a été l'une de nos meilleures audiences. Le thème était : "Comment éviter les connards ?". C'est une partie intégrante du bien-être. Evidemment, là-dedans, c'est toute la psychologie de quelqu'un qu'on peut définir comme un connard, c'est-à-dire quelqu'un d'agressif. Mais on peut se demander s'il est mal dans sa peau. On peut aller très loin sur ces sujets-là. Donc, là, c'est parti d'un livre.
On a tendance aussi à parler de toutes les parties du corps. Par exemple, on a fait une émission sur la main. A partir de ce thème, on va parler du toucher, de l'art... "Bel et bien", c'est aussi un moyen d'en apprendre plus sur nous, mais on se cultive aussi. La culture est une partie intégrante du bien-être. C'est un tout. Dans les autres thèmes, on a également fait les seins, les cheveux, etc. Puis, on aborde aussi tous les grands sujets de psychologie. Le rapport père-fille. Le rapport mère-fille. On essaye de partir de ce qu'on vit nous, d'essayer de trouver les solutions pour aller mieux, nous, et de les transmettre. Quand on fait des réunions de rédaction, on a tous des sujets personnels. Moi, je suis très hypocondriaque et je dis, par exemple, que je veux une émission pour aider les hypocondriaques.
"Tout ce qu'on mange peut avoir une influence sur nos neurones et donc, sur notre santé mentale"
Quelle place a la santé mentale dans l'émission ?
Nous sommes une émission de prévention. Par exemple, il y a plein d'études scientifiques qui disent qu'en fonction de ce qu'on mange, on peut créer des névroses et un mal-être psychologique très important, notamment avec le sucre. Quand on a fait une émission sur le sucre, on a beaucoup abordé les effets du sucre sur la santé mentale. Dans l'émission, on a essayé d'expliquer, scientifiquement, ce qu'il se passe dans le corps avec le sucre, pourquoi on en vient à être mal psychologiquement. En ça, on fait de la prévention. Puis, il y a aussi des grands sujets qui reviennent avec de grands conseils. On cherche avant tout à prévenir les dépressions. On fait aussi des messages de prévention très régulièrement. Quand on dit : "attention aux burn-outs ! Voici les symptômes qui doivent vous alerter", c'est en ça que cette émission est très importante pour la santé mentale.
Est-ce difficile d'aborder cette thématique-là ? En plateau, vous êtes accompagnés de spécialistes comme des médecins ou des psychologues.
Même si Ali Rebeihi est très omniscient sur ces sujets-là, à force de les manier tous les matins (sur France Inter, ndlr), on est avides d'entendre la parole des experts. On essaye de les trier sur le volet et d'avoir, en fonction des thématiques, toujours les meilleurs spécialistes sur le sujet. En l'occurrence, sur l'émission concernant les machos, on a eu une grande sociologue qui est venue nous parler de combien ça coûte le machisme dans le monde par an. Ce sont des infos qu'on n'a pas si nous n'avons pas en plateau de grands experts. Sur la santé mentale, à proprement parler, on a Sylvie Chokron (neuropsychologue et directrice de recherches au CNRS) qui explicite précisément les méfaits de la nourriture modifiée sur le cerveau, par exemple. Puis, on aura un médecin qui expliquera ce que ça fait sur l'intestin et le lien entre le cerveau et l'intestin. On n'en est qu'aux prémisses du lien entre le cerveau et l'intestin. Ce sont des pistes pour la santé mentale qui sont ultra importantes. Tout ce qu'on mange peut avoir une influence sur nos neurones et donc, sur notre santé mentale et notre bien-être. Tout ça est très complexe.
"'Bel et bien' est aussi une émission qui permet de guider pour savoir quoi faire quand on ne va pas bien"
Ce sujet semble justement intéresser les gens. "Bel et bien" signe une belle rentrée sur France 2 et s'est même offert son record en PDA samedi dernier. Qu'est-ce que ça dit des Français actuellement ? Les gens se posent beaucoup de questions sur leur bien-être ?
L'émission est très bien car elle est pleine d'humeur. On ne ressort jamais de "Bel et bien" sans avoir appris quelque chose. Pour la petite anecdote : on a un réalisateur qui n'avait pas l'habitude de venir faire l'émission. Il n'avait pas l'habitude de la faire et il a pris des notes pendant le tournage en régie. Ca parle tellement de ce qu'on est profondément dans notre essence et dans ce qu'on a de plus fondamental, que forcément, ça intéresse toutes les générations, tous les sexes, etc.
Après, ça en dit long sur l'état de la société. Honnêtement, on n'est pas bien. C'est normal. On est bombardé par des infos anxiogènes. Quoi qu'on regarde, en ce moment, on voit des bombardements, des agressions, des faits divers... Sur les réseaux sociaux notamment. Je pense que ça finit par atteindre forcément notre humeur et notre bien-être. Ca en dit long sur l'état d'être des gens. Puis, on croule sous les injonctions et les solutions. On ne sait pas trop quoi choisir. Par exemple, la psychologie, c'est assez nébuleux. On ne sait pas trop vers qui se tourner. Il y a des thérapies longues, des thérapies courtes, des psychothérapies, des psychanalyses... En fonction du problème qu'on a, on ne sait pas trop où aller. "Bel et bien" est aussi une émission qui permet de guider pour savoir quoi faire quand on ne va pas bien.
Pour plus d'informations sur la semaine de la santé mentale, rendez-vous sur https://fr.webedia-group.com/news/corporate/webedia-sengage-a-loccasion-des-semaines-dinformation-sur-la-sante-mentale/