Le poids des mots, le choc des photos. Contactée par L'Express, l'AFP s'est justifiée au sujet de la publication des photos de Nathalie Kosciusko-Morizet après son agression ce jeudi. Ce matin, la candidate de la 2e circonscription de Paris a chuté au sol et s'est évanouie après avoir été prise à partie par un passant. Sur place, des journalistes de l'AFP ont photographié la scène, puis l'ont mise à disposition des rédactions. Certains médias comme LCP, BFMTV ou "Le Point" ont alors diffusé les clichés, provoquant l'indignation de certains lecteurs et téléspectateurs.
"Une personnalité publique, candidate aux élections législatives, se faisant agresser et ayant, à la suite de cette agression, un malaise lui faisant perdre connaissance plusieurs minutes, est une information qui justifie, pour une agence de presse comme l'AFP, d'être relatée en texte et en image", s'est expliquée l'Agence France Presse, précisant qu'"une rédactrice et un photographe de l'AFP étaient présents et ont assisté à la scène."
L'AFP a considéré, "compte tenu de l'intérêt légitime de cette information et de la nature des photos", "qu'il relevait de sa mission de les divulguer". "Il appartient à nos clients de procéder à leur appréciation, dans le choix de l'illustration de ce fait d'actualité", a ajouté l'agence, qui assume pleinement la diffusion de ces photos.
La publication de ces images a gêné plusieurs personnalités comme Christiane Taubira, ancien Garde des Sceaux : "Aucun prétexte possible à l'agression physique. Pour sa dignité et la nôtre, pas d'images." L'essayiste Caroline Fourest a appelé les médias au "respect dans le choix des images", tandis que Michel Denisot s'est fendu sur Twitter d'un court message : "Pas d'images". Enfin, le youtubeur Hugo Travers, qui officie sur LCI, a jugé "indécente" la diffusion des photos sur BFMTV.