Les rapports entre responsables politiques et journalistes ne sont pas toujours simples. Nathalie Kosciusko-Morizet l'a une nouvelle fois démontré ce matin. Invitée de Patrick Chêne sur le plateau de LCP, la candidate UMP à la mairie de Paris s'en est ainsi prise vivement à Béatrice Gurrey, la journaliste du Monde qui couvre sa campagne, comme l'ont relevé nos confrères du Lab d'Europe 1.
"Moi, ce à quoi je crois, c'est aux parisiennes et aux parisiens. Evidemment, si vous lisez toute la journée les articles de Madame Gurrey, dans Le Monde, vous vous dites : 'wahou, quel acharnement'" a-t-elle lâché, visiblement agacée par une question sur des mauvais sondages la concernant. Et Nathalie Kosciusko-Morizet de poursuivre : "Mais ce sont des gens qui défendent le système et qui, quelque part, y participent. Là, c'est une journaliste qui est manifestement la 21ème tête de liste de Madame Hidalgo à Paris. Bon ben ça va, on a compris, c'est tous les jours qu'on y a droit", a-t-elle taclé.
Contactée par puremedias.com, Béatrice Gurrey n'a pas souhaité faire de commentaires. Vincent Giret, directeur délégué des rédactions du Monde, a cependant fait savoir aujourd'hui que le quotidien condamnait "l'attaque personnelle de Nathalie Kosciusko-Morizet" à l'encontre de sa journaliste. "La dureté de la campagne ne justifie en aucun cas des dérapages de la part des candidats" a-t-il expliqué. Avant de rappeler que "Le Monde assure sa couverture, à Paris comme ailleurs, avec ses règles habituelles, en toute indépendance".
Ce n'est pas la première fois que l'ancienne ministre de l'écologie s'en prend à un journaliste. En avril 2012, interrogée par Patrick Chêne sur le même plateau de LCP, Nathalie Kosciusko-Morizet avait déjà mis en cause le travail d'un journaliste de l'AFP accusé d'être "militant" et d'avoir fait preuve d'"une immense mauvaise foi" dans la rédaction d'une dépêche la concernant.
Ce n'est pas non plus la première fois que Béatrice Gurrey est prise pour cible par la droite parisienne. Dans un billet publié sur son blog en novembre dernier, le député de Paris et fervent soutien de NKM, Bernard Debré, avait ainsi déjà attaqué la journaliste du Monde, l'accusant notamment de faire "la propagande de la candidate du Parti socialiste à Paris" et d'être la "21ème tête de liste de l'équipe sortante". Une dernière formule reprise à son compte par NKM ce matin.