Astérix a perdu son deuxième papa. La famille d'Albert Uderzo annonce ce matin à l'AFP le décès du dessinateur et co-créateur d'Astérix à l'âge de 92 ans.
Après des débuts dans les années 40 dans diverses revues, le jeune Uderzo multiplie les expériences et les personnages, dont Belloy, qu'il crée en 1948 et qui vit dans les pages de plusieurs journaux jusqu'à la fin des annes 50, dont le quotidien belge "La Wallonie". C'est au début des années 50 qu'il rencontre René Goscinny, avec qui il crée les personnages de Jehan Pistolet, Luc Junior, Oumpah-Pah ou la famille Cokalane, héroïne d'une série publicitaire.
En 1959, les deux hommes créent Astérix, qui paraît pour la première fois dans la revue "Pilote". Le fameux gaulois prend de plus en plus de place dans les emplois du temps d'Uderzo et Goscinny, qui abandonnent progressivement leurs autres projets, à l'exception notable de "Lucky Luke" dont Goscinny signe 36 aventures entre 1957 et 1977, date de sa mort. Cette dernière intervient en plein litige avec la maison d'édition Dargaud, qui publiera en 1979 "Astérix chez les Belges", avant qu'Uderzo ne crée sa propre maison d'édition, baptisée Albert René, dont il confie une partie des parts à la veuve de Goscinny.
Si certains doutent alors de la capacité d'Uderzo à continuer à faire vivre Astérix sans son acolyte, ce dernier leur donne tort en 1980 avec "Le Grand fossé", 25e volume des aventures de l'irréductible gaulois, qui rencontre un succès conséquent. Il sera à l'origine de huit autres aventures d'Astérix, le dernier étant "Le Ciel lui tombe sur la tête" en 2005. Après avoir vendu ses parts dans la société Albert René à Hachette en 2008, Uderzo confie Astérix à Didier Conrad et Jean-Yves Ferri, respectivement en charge du dessin et du scénario, tout en conservant un droit de regard sur les bandes dessinées et les films.
Mais l'empire d'Astérix ne se limite pas à la BD. Le premier dessin animé, "Astérix et la surprise de César", sort au cinéma en 1985 tandis que le Parc Astérix, imaginé par Uderzo, ouvre ses portes en 1989. Et le succès est également au rendez-vous pour les adaptations en prises de vues réelles : "Astérix et Obélix contre César", superproduction au budget de 42 millions d'euros, avec Christian Clavier et Gérard Depardieu, séduit 9 millions de spectateurs en France, et "Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre", signé Alain Chabat, atteint 14,6 millions d'entrées dans l'Hexagone en 2002.
Six ans plus tard, "Astérix aux Jeux olympiques" fait deux fois moins bien, mais le personnage continue de vivre dans des films d'animation. Le dernier en date, "Astérix : Le secret de la potion magique" rencontre un joli succès dans les salles françaises, avec près de 4 millions d'entrées. Et la BD reste excessivement populaire : fin 2019, "La Fille de Vercingetorix" est tiré à 5 millions d'exemplaires dans le monde.