C'était il y a plus de cinq mois. Le 14 mai dernier, Amir montait sur la scène du Globen Arena de Stockholm pour entonner "J'ai cherché" et défendre les couleurs de la France à l'Eurovision. Arrivé sixième, le chanteur révélé dans "The Voice" a squatté les ondes tout l'été avec son single, son album "Au coeur de moi" cumule à ce jour plus de 70.000 ventes et "J'ai cherché" pointe à près de 20 millions d'unités (streams et téléchargements). Alors que son nouveau single "On dirait" commence son ascension dans les charts, puremedias.com a retrouvé Amir à Agadir, lors de l'enregistrement du concert "La Grande soirée des mille et une nuits" que W9 retransmettra en prime le samedi 5 novembre prochain. L'occasion de revenir sur son année 2016 très chargée.
Propos recueillis par Charles Decant.
Tu sors de six mois un peu fous. Tu es redescendu ?
Je redescends sur Terre tous les soirs, mais dans la quantité de travail, absolument pas ! Et ça me fait plaisir. Si c'était un phénomène qui tourne seulement autour de l'Eurovision, un peu avant et un peu après, j'aurais été déçu. Je n'ai pas fait l'Eurovision pour vivre une aventure folle dans ma vie et ensuite faire autre chose. Je l'ai fait parce que c'était important pour moi de relever ce challenge, mais c'était surtout pour moi le démarrage de quelque chose. J'ai un album, j'ai des chansons, encore énormément de choses à partager.
Combien de fois t'es tu repassé ta prestation de l'Eurovision dans la tête ?Jamais. Quand on m'en parle et qu'on me demande ce que j'ai ressenti, j'ai des flashbacks, c'est sûr. Mais je suis toujours dans l'instant présent ou dans trois jours dans ma tête. J'ai du mal à repenser au passé parce que je le vis tellement pleinement sur le moment donné qu'après, je suis déjà autre part !
Tu as fait une promo hallucinante cette année, on t'a vu partout, en radio, télé, locale, nationale...
On peut lister une tonne de choses, c'est vrai, et le plus fou c'est qu'elles ne sont pas du tout dans le schéma classique d'un titre de l'Eurovision. Il va y avoir les NRJ Music Awards, notamment. Et puis le titre est single de platine, ça arrive une fois sur mille dans la pop. Ca arrive souvent dans la musique urbaine, beaucoup moins dans la pop. Album de platine, c'est merveilleux ! Et "J'ai cherché" est le titre français le plus joué en radio en 2016 ! Au départ, l'Eurovision c'était synonyme de défaite, de cassage de carrière... Si ça veut dire que la tendance a changé, je serais mille fois plus heureux que si c'est un cas isolé. Et étant donné que les équipes qui travaillent sur l'Eurovision 2017 sont presque les mêmes, je suis optimiste.
Donc tu espères que la personne qui te succédera fera mieux que toi ?
Absolument ! Je voudrais voir un gagnant français ! Il faut détrôner Marie Myriam, merde ! (Rires) En plus, 2017, ça fera exactement 40 ans depuis sa victoire.
En plus de ta tournée promo française, tu as eu des retombées à l'étranger ?
En dehors des pays francophones frontaliers comme la Belgique ou la Suisse, "J'ai cherché" a été numéro un plusieurs semaines au Canada, où ils ne regardent pas l'Eurovision. Et aujourd'hui, "On dirait" est dans les 20 premiers. Eux ne me connaissaient pas, donc on est allé faire de la promo au Canada. En Europe, on a vite compris où l'engouement était temporaire suite à l'Eurovision et où ça prenait vraiment. Je me suis retrouvé classé en Espagne...
... avec la version espagnole que tu avais enregistrée ?
Non, avec la version française. Au début, je voulais en faire une dizaine dans toutes les langues, mais on s'est aperçu que tout le monde écoutait la version française, c'est ce qu'ils aimaient. On a aussi fait un voyage dans les pays baltes, le titre a été numéro un en Lituanie pendant quelques semaines, et j'ai chanté devant 80.000 personnes sur un plateau d'artistes à Moscou ! J'ai vécu des instants merveilleux.
Ton nouveau single s'appelle "On dirait". C'était une évidence que ce serait ce titre-là qui succéderait à "J'ai cherché" ?
Pour des raisons un peu particulières, oui. "On dirait" devait sortir en juin 2015 et finalement, j'ai eu envie de sortir un titre qui s'appelait "Oasis". Après, "On dirait" devait être un single en décembre 2015, mais on a changé de stratégie et on a décidé de faire l'Eurovision avec un autre titre. Il a été repoussé à deux reprises, mais la troisième fois, on a dit "C'est le moment !". A juger des réactions du public, qui avait écouté le titre avant l'Eurovision, c'était "On dirait" le single plus évident de l'album. Et on se disait que si "J'ai cherché" marchait, on aurait une cartouche encore plus forte pour enchaîner. Mais on ne s'imaginait pas que ça marcherait si fort. Aujourd'hui, "On dirait" n'a pas encore assez eu le temps d'exister mais j'espère qu'il va rencontrer son public lui aussi.
Et tu penses déjà au single d'après ? Il y a des discussions ?
Je ne peux pas te dire de quel titre on parle, mais la question est de savoir si on reste sur la même veine ou si on propose autre chose. Et l'album permet de montrer autre chose.
Du coup, il est encore trop tôt pour penser au deuxième album ?
Oui, l'idée est de défendre le premier. D'ailleurs, il ressort le 11 novembre avec un inédit et trois titres ré-enregistrés en mode live acoustique, ainsi qu'un DVD live.