Une réponse à la réponse. Dans son édition du jour, "Libération" publie une enquête pointant du doigt la faiblesse du dispositif de sécurité mis en place lors de la soirée du 14 juillet à Nice. Titrant "Nice : Des failles et un mensonge", le journal révèle notamment que le soir de l'attentat, la chaussée piétonne côté mer de la Promenade des Anglais n'était selon lui barrée que par un seul véhicule de la police municipale et non par la police nationale comme affirmé par les autorités. "Libération" en profite pour remettre en cause la communication du gouvernement après l'attentat. "Selon les éléments recueillis par 'Libération', la communication du gouvernement a, au minimum, travesti la réalité", estime ainsi le quotidien.
Ces accusations ont fortement déplu à Bernard Cazeneuve et à ses équipes. Dès cette nuit à 1h du matin, le ministère de l'Intérieur a ainsi publié un communiqué accusant "Libération" de "contre-vérités" et mettant en cause la "déontologie" des journalistes ayant signé l'enquête. "Ces procédés, qui empruntent aux ressorts du complotisme, sont graves", dénonce la place Beauvau qui estime avoir adopté "une démarche de totale transparence" depuis le début de cette affaire. Et de conclure en réaffirmant "son soutien et sa totale confiance à l'ensemble des préfets, aux forces de l'ordre et aux services de renseignement qui, dans un contexte très difficile, luttent contre la menace terroriste".
A la mi-journée, les journalistes de "Libération" ayant signé l'enquête ont a leur tour tenu à réagir au communiqué du ministère de l'Intérieur. Dans un nouvel article, ils précisent qu'"à aucun moment", ils n'ont "remis en cause le travail des fonctionnaires en première ligne ce soir-là". Les journalistes confirment malgré tout leur version des faits, reprenant ensuite point par point les déclarations du ministre de l'Intérieur et de ses services sur le dispositif de sécurité du 14 juillet. Les journalistes de "Libé" concluent finalement : "sur le fond du dossier, Bernard Cazeneuve confirme intégralement nos informations. Et donc, par ricochet, son propre manque de transparence".