Une (fausse) information très partagée. L'émotion suscitée par les attentats commis vendredi dernier à Carcassonne et à Trèbes, dans l'Aude, par Radouane Lakdim, s'est mêlée d'indignation ce week-end après que BFMTV a affirmé sur son antenne que celui qui a tué quatre personnes a été naturalisé Français en 2015, un an après avoir été fiché S. Une information erronée - retranscrite par une infographie - qui a été répétée à de nombreuses reprises sur la chaîne d'information en continu, vendredi et samedi matin, comme le rapporte l'AFP.
BFMTV a corrigé son erreur samedi en milieu de matinée, mais "aucun correctif explicite" n'est apparu à l'antenne, observe l'AFP. Le Français d'origine marocaine a en réalité été naturalisé en 2004, l'année de ses 12 ans. L'erreur de la chaîne viendrait d'un renouvellement de sa carte d'identité, qui serait intervenu en 2015. Céline Pigalle, directrice de la rédaction de BFMTV, reconnaît auprès de l'AFP une erreur d'appréciation et présente ses excuses.
"On a réalisé seulement dimanche que cette infographie avait induit des gens en erreur, on aurait dû faire un correctif samedi matin, mais ça n'avait plus de sens de le faire dimanche soir, ça aurait été un élément de confusion", explique-t-elle. Radouane Lakdim a en revanche bien été fiché S en 2015 et faisait depuis l'objet d'un suivi des services de renseignements.
Ce n'est pas la première fois que BFMTV est pointée du doigt. En 2016, en pleines primaires de la droite, la chaîne du groupe Altice avait créé la polémique sur Twitter après la mauvaise retranscription par son community manager d'une phrase du candidat Bruno Le Maire. "Nos femmes ont vocation à être visibles, pas dissimulées", avait live-tweeté BFMTV en citant l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy, qui avait en réalité déclaré : "En France, les femmes sont visibles et elles n'ont pas vocation à être dissimulées".