Document rare hier sur France 3. "L'Intérieur au coeur de la crise" de Serge Moati proposait de suivre en coulisses le travail deBernard Cazeneuve et de ses équipes de l'automne 2014 jusqu'aux attentats terroristes de janvier dernier. Diffusé à partir de 22h35, le film a réuni 988.000 téléspectateurs, soit 5,7% du public.
Les téléspectateurs ont ainsi pu voir comment les équipes du ministère de l'Intérieur ont géré l'une des crises les plus graves de l'histoire récente avec au coeur de cette gestion, les médias. A un moment du film, on peut ainsi voir Bernard Cazeneuve expliquer qu'il penche dès le départ en faveur d'un assaut quasi-simultané sur Dammartin-en-Goële et l'Hyper-Cacher de la Porte de Vincennes.
Cependant, le documentaire montre ensuite que le ministère de l'Intérieur a dû accélérer ses plans lorsque les médias ont révélé en direct l'assaut lancé sur Dammartin. "C'est marqué sur BFM. Le plein écran : 'Un assaut est lancé à Dammartin'", peut-on entendre dire un policier de la cellule de crise au téléphone. "Très vite aussi, la télé annonça en direct l'assaut de Dammartin. La vie des otages de l'Hyper-Cacher étaient désormais en jeu", commente Serge Moati en voix off, mettant ainsi en cause leur responsabilité.
En février dernier, le CSA avait mis 13 médias en demeure pour avoir annoncé que des affrontements contre les terroristes avaient lieu à Dammartin-en-Goële alors qu'Amedy Coulibaly était encore retranché à la Porte de Vincennes. Il s'agissait de BFMTV, Euronews, France 2, France 24, iTELE, LCI, TF1, Europe 1, France Info, France inter, RFI, RMC et RTL. Le CSA considèrait que "la divulgation de cette information aurait pu avoir des conséquences dramatiques pour les otages de l'Hyper Cacher de la Porte de Vincennes, dans la mesure où Amedy Coulibaly avait déclaré lier leur sort à celui de ses complices de Dammartin-en-Goële".
Plusieurs médias avaient alors fait savoir qu'ils trouvaient ces sanctions injustes. Invoquant la liberté d'informer, ils faisaient notamment valoir qu'ils n'avaient fait que rapporter en direct des évènements laissés à portée de leur caméras et micros par les forces de l'ordre. "Dans quelle autre grande démocratie reproche-t-on aux médias audiovisuels de rendre compte des faits en temps réel ?", interrogeaient par exemple une quinzaine de médias audiovisuels dans une lettre ouverte adressée au CSA en février.
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