La nouvelle ministre de la Culture veut s'assurer que le patron de la chaîne cryptée tienne ses promesses. Dans une interview accordée au "Figaro" aujourd'hui, Audrey Azoulay raconte que "Vincent Bolloré a pris l'engagement de maintenir le niveau de contribution du groupe Canal+ au financement du cinéma", même si la chaîne s'est rapprochée de beIN Sports dans l'optique d'"offres fondées uniquement sur le sport".
"Comme je n'ai pas pour habitude de signer des chèques en blanc, je me tiens prête à modifier le régime des obligations de Canal+, si la reconfiguration des offres commerciales le rendait nécessaire", assure la ministre arrivée lors du dernier remaniement de François Hollande. L'ancienne conseillère du président de la République se félicite d'ailleurs de "la décision d'élargir le crédit impôt international et de relever le plafond du crédit d'impôt pour les films", car elle a eu "des effets bénéfiques sur le nombre de tournages en France".
Le texte de loi sur l'indépendance des médias et la protection des sources, déjà voté par l'Assemblée nationale et porté par la ministre, arrive aujourd'hui au Sénat. Audrey Azoulay annonce avoir ajouté dans la proposition de loi "l'impossibilité de céder le contrôle d'une chaîne de la TNT moins de cinq ans après l'attribution d'une fréquence". "Nous envoyons un message clair, pas de spéculations sur le domaine public !", déclare-t-elle, précisant que cet amendement, une fois voté, s'appliquera à Numéro 23.
De plus, la remplaçante de Fleur Pellerin propose, après que le CSA a été désavoué par le Conseil d'Etat sur le dossier de Numéro 23, de fusionner les gendarmes de l'audiovisuel et l'Arcep, l'autorité de régulation des télécoms. "Il y a trop de sujets communs entre ces deux secteurs pour que les instances de régulations soient séparées l'une de l'autre", conclut Audrey Azoulay, même si elle convient qu'un rapprochement "prendra certainement entre quinze et vingt ans."