Depuis la montée en puissance de son compagnon dans la vie politique française, le rôle d'Audrey Pulvar dans les différentes émissions où elle officie est critiqué. Dès l'annonce de l'entrée au gouvernement d'Arnaud Montebourg, elle avait dû abandonner sa quotidienne sur France Inter. Il y a quelques jours, puremedias.com vous révélait qu'elle ne serait pas reconduite à la rentrée dans "On n'est pas couché". Et pour couronner le tout, selon nos informations, son projet d'émission culturelle sans politique a été refusé par France 2. Trop c'est trop. Aujourd'hui, Audrey Pulvar se lâche dans Libération et dit avoir été prise "pour une conne".
"A On n'est pas couché, je suis dans un registre très particulier qui est celui de l'éditorialiste. Laurent Ruquier et Catherine Barma sont venus chercher chez moi un point de vue, une opinion, un parti-pris politique. Ils ne sont pas venus chercher une présentatrice de JT, une intervieweuse politique classique. Mes idées ne sont pas celles de mon compagnon, elles sont même souvent assez différentes, beaucoup plus tranchées" explique la journaliste qui avoue ne pas être d'accord avec les raisons de son éviction.
Quant aux questions de connivence qui entouraient son rôle dans l'émission de Laurent Ruquier, Audrey Pulvar n'en a que faire. "Le soupçon concerne beaucoup de confrères et de consoeurs. On n'a pas besoin d'avoir dans sa vie intime un politique pour être soupçonné d'être influencé. Tous les journalistes peuvent être soupçonnés de connivence. Quand je regarde certaines interviews politiques télévisées, je n'ai pas le sentiment que le job soit fait ; que l'invité soit de gauche ou de droite, il n'est pas relancé, il n'est pas mis face à ses contradictions... Je voudrais qu'on m'explique de manière rationnelle pourquoi, en tant que femme de quelqu'un qui est au gouvernement, je serais plus influencée, plus soupçonnable qu'un journaliste qui est copain d'un leader politique, dîne avec lui, est parrain de son fils, part en vacances avec lui" souligne-t-elle.
Malgré tout, comme le révélait puremedias.com, Audrey Pulvar sera absente de la grille de rentrée de France 2. "Moi, ce que m'a dit Rémy Pflimlin, c'est : 'Vous ne ferez plus On n'est pas couché et on n'a rien d'autre à vous proposer'. (...) Je m'attendais à ce que la direction de France Télévisions me dise que ce n'était pas possible. Donc, pour éviter de me retrouver dans un cul-de-sac, j'ai vu Bertrand Mosca pour lui demander s'il voudrait continuer à travailler avec moi. On a parlé du magazine culturel du jeudi, mais il m'a orientée vers un débat de société pour lequel j'ai fait un pilote. Le 1er juin, Rémy Pflimlin m'a dit que le projet était enterré, pas assez divertissant. Et qu'il avait déjà quelqu'un pour le magazine culturel. Je lui ai dit : 'OK, est-ce qu'on peut réfléchir à quelque chose d'autre ?' Il m'a répondu : 'Enfin, Audrey, on est le 1er juin, les grilles de septembre sont bouclées'" explique celle qui aurait aimé retrouver un rôle à la manière de Béatrice Schönberg.
Mais les explications données par la direction de France Télévisions ne sont pas à la hauteur pour elle. "Ça fait vingt ans que je fais ce métier, j'ai rarement vu les chaînes de télé boucler leurs grilles de septembre le 1er juin, surtout si elles ont envie de travailler avec quelqu'un. Non seulement je suis cataloguée 'femme de', mais en plus on me prend pour une conne : c'est doublement désagréable. Ça remet l'ego en place... Rémy Pflimlin m'a dit : 'Peut-être en janvier.' Oui, c'est ça, prends-moi pour un jambon" s'agace Audrey Pulvar dans cet entretien à Libération.
Néanmoins, la décision de France Inter est quant à elle plus simple à comprendre pour Audrey Pulvar. "A France Inter, même si je faisais un éditorial en début de tranche, j'étais dans un espace d'information, un espace qui doit être neutre. Je ne suis pas forcément d'accord sur le fond de la décision, mais bon, elle s'explique" note-t-elle, ajoutant s'être vu proposer une tranche de 22h à minuit le samedi sur l'antenne. "Je suis contente du concept proposé mais j'ai des doutes sur l'horaire et le jour, on réfléchit à une autre place sur la grille" annonce Audrey Pulvar.
Enfin, la journaliste revient sur l'affaire de la semaine, qui a fait couler beaucoup d'encre : le tweet de Valérie Trierweiler en soutien à l'opposant de Ségolène Royal. "J'aimerais qu'on se mette de temps en temps à la place de Valérie Trierweiler à qui on explique qu'elle n'a plus le droit de s'exprimer, de se mouvoir que dans ce cadre-là. (...) Laissons-lui le droit à quelques errements. Le Fouquet's ne faisait pas un programme politique, le tweet de Valérie Trierweiler non plus" explique-t-elle, tout en jugeant la position de sa consoeur à Paris Match "ridicule".
"Soit on considère qu'elle est encore journaliste et on la traite comme une consoeur et non comme une espionne. Soit on se dit que ce n'est plus possible et on lui demande de faire autre chose de sa vie" tranche-t-elle. Mais pour elle, la question de l'exercice du journalisme lorsque sa compagne ou son compagnon est du domaine politique doit s'ouvrir. "Il faudra que ce débat-là dépasse le simple cas de Valérie Trierweiler ou d'Audrey Pulvar" demande-t-elle en fin d'interview.