Si François Hollande a récemment demandé à ses ministres de ne pas abuser des réseaux sociaux, il aurait bien fait d'imposer la même règle à sa compagne. En affichant son soutien au concurrent de Ségolène Royal dans la 4è circonscription de Charente-Maritime, Valérie Trierweiler a semé la zizanie sur Twitter. Une tempête qui a largement dépassé le cadre du site de micro-blogging et qui met le parti socialiste dans l'embarras, à quelques jours du second tour des élections législatives.
Si les internautes ont d'abord cru à un piratage de son compte, Valérie Trierweiler a pourtant rapidement confirmé son tweet à l'AFP. De quoi faire bondir les ténors de la gauche qui jugent la prise de position de Valérie Trierweiler déplacée et "indécente". "De quoi se mêle-t-elle ?" a lancé sur LCI Jean-Louis Bianco, ancien secrétaire général de l'Elysée sous François Mitterrand. "Danielle Mitterrand (...) était une grande dame (...), jamais elle ne se serait permise de se mêler de politique intérieure", a-t-il poursuivi. "Elle n'a rien à dire là-dessus. Sa démarche est inutile et pas bien du tout" a quant à lui confié Daniel Cohn-Bendit au Parisien.
La première secrétaire du Parti socialiste, Martine Aubry, a souhaité minimiser la déclaration de Valérie Trierweiler, estimant que "la seule chose qui nous importe, c'est le soutien de François Hollande à Ségolène Royal". Un soutien qui ne paraît plus si évident, i-Télé annonce que Valérie Trierweiler aurait reçu l'accord de François Hollande avant de publier son tweet.
Valérie Trierweiler avait déjà avoué sa capacité à gaffer sur Twitter, quelques jours avant l'élection présidentielle du 6 mai. La première Dame avait en effet confié, dans les colonnes du magazine Femme actuelle : "François me fait totalement confiance. Sauf sur mes tweets !", avant d'ajouter : "Certains aimeraient que je réagisse moins sur ce réseau social mais tout le monde respecte ma liberté. J'ai du caractère, on ne peut pas me brider". Alors que la droite profite de cet incident pour souligner le "vaudeville" qui se trame à l'Elysée, Valérie Trierweiler est très attendue par les nombreux journalistes qui se sont déplacés en bas de chez elle à Paris pour connaître les raisons qui l'ont poussée à tweeter.
En tant que première dame, Valérie Trierweiler devra désormais plus que jamais assumer les conséquences de son activité sur les réseaux sociaux. Le 12 mai dernier, elle avouait envisager de fermer son compte Twitter, estimant qu'elle comprenait que "la portée de (ses) propos (avait) changé". "Je vais faire attention", avait-elle déclaré au Monde. L'incident d'aujourd'hui la conduira-t-elle à clôturer définitivement son compte ?