Alors qu'elle assistera ce soir, pour la première fois en tant que ministre de la Culture, à la cérémonie des César, retransmise en direct et en clair sur Canal+, Aurélie Filippetti était l'invitée ce matin de "La Matinale" de la chaîne cryptée. Elle est revenue sur la polémique concernant les salaires des acteurs français, et notamment celui de Dany Boon
"Je crois que c'est une plutôt une exception, Dany Boon. Parce que la plupart des acteurs ont vu leurs cachets légèrement diminuer même s'ils ne sont pas à plaindre surtout en cette période", a déclaré la ministre. "Sur les salaires, ma foi, c'est une négociation, entre les producteurs et les acteurs. En l'occurrence Dany Boon, il est producteur et acteur de ses propres films. Je pense qu'il n'y a pas de jugement moral à avoir là-dessus. Du moment que les gens payent leurs impôts en France, c'est ça qui est important", a-t-elle ajouté.
Interrogée alors sur l'information de Mediapart selon laquelle l'animateur Arthur aurait transféré au Luxembourg sa société, Arthur World Participation Group, la ministre s'est montrée beaucoup plus sévère. "On constate simplement qu'il y a des gens qui ont moins le sens civique que d'autres, a lâché Aurélie Filippetti en direct. J'ai lu ses déclarations où il explique que ce n'est pas pour des raisons fiscales, alors il faudra qu'il explique pourquoi, parce que je connais bien le Luxembourg, et ce n'est sans doute pas pour le climat qu'il y va. On est en période de crise, il y a des efforts à faire pendant 2 ans. Tout le monde doit se serrer les coudes".
Consciente que ces décisions relevaient du droit privé, la ministre a reconnu ne pas avoir le pouvoir pour les empêcher. Elle a cependant souligné l'ambivalence de ces personnalités qui ont recours a des finances publiques pour leurs films ou leurs émissions. "Quand ces gens viendront frapper aux portes des chaînes de télévision françaises, il faudra être vigilant. Je n'ai pas envie qu'on fasse de traitement de faveur pour des gens qui ne serrent pas les coudes avec l'immense majorité des Français qui ne sont pas dans les mêmes conditions qu'eux dans leur vie quotidienne", a conclu Aurélie Filippetti.
Mise à jour 15h25 : Le ministère de la Culture et de la Communiction a fait savoir qu'Aurélie Filippetti s'était entretenue dans la matinée avec Arthur. L'animateur "a pu lui détailler le fonctionnement de ses sociétés. Il lui a donné des assurances quant à leur fonctionnement et leur implantation fiscale", a fait savoir le cabinet à l'AFP. De son côté, l'animateur a rappelé ne plus travailler pour le service public depuis 1994. "Il vit et paye ses impôts en France et a produit plus de cent heures de programmes sans avoir jamais demandé d'aide au Centre national du cinéma", a fait savoir son entourage.