Requête rejetée pour C8. Alors que la chaîne du groupe Canal+ est engagée dans une stratégie de contestation systématique des décisions du CSA, elle vient aujourd'hui de se voir opposer par le Conseil d'Etat une fin de non-recevoir dans un de ses dossiers.
Le 2 février 2017, C8 avait ainsi décidé d'attaquer devant la plus haute juridiction administrative une décision du CSA en date du 23 novembre 2016. Cette dernière infligeait une mise en demeure à la chaîne après la diffusion d'une séquence dans laquelle Jean-Michel Maire embrassait le sein d'une jeune femme sans son consentement dans l'émission "Les 35 heures de Baba". Le CSA avait à l'époque estimé que cette séquence véhiculait des préjugés sexistes et présentait une image dégradante de la femme et qu'en la diffusant C8 avait manqué à ses obligations.
Dans une décision publiée aujourd'hui, le Conseil d'Etat a finalement donné raison à l'institution présidée par Olivier Schrameck, rejetant l'ensemble des moyens soulevés par C8. La plus haute juridiction administrative a notamment rappelé dans ses considérants que les chaînes sont "tenu(e)s de maîtriser en permanence leur antenne". Et d'ajouter : "Le caractère humoristique du programme n'était pas de nature à justifier une séquence qui ne pouvait que banaliser un comportement consistant à embrasser une femme contre sa volonté manifeste".
De nombreuses procédures engagées par C8 contre le CSA sont encore à l'instruction au Conseil d'Etat. La chaîne du groupe piloté par Vincent Bolloré a notamment déposé des recours contre les sanctions infligées par le CSA et l'ayant touché au portefeuille, notamment la privation de publicité imposée à "Touche pas à mon poste" pendant trois semaines en fin de saison dernière.