Le Conseil supérieur de l'audiovisuel veut sanctionner Cyril Hanouna. Aujourd'hui, son collège présidé par Olivier Schrameck s'est penché sur trois séquences polémiques issues des émissions de l'animateur vedette de C8. Les Sages de l'audiovisuel ont estimé aujourd'hui dans un communiqué que l'ensemble de ces séquences constituaient des manquements aux obligations de la chaîne du groupe Canal+.
La première séquence concernait un numéro du 27 septembre de "Touche pas à mon poste" au cours duquel Cyril Hanouna avait notamment traité Matthieu Delormeau de "bouffon", rappelant que ce dernier avait été mis dehors par NRJ 12 "comme une merde". Dans ce dossier, le CSA a décidé d'adresser une mise en garde à C8 pour "manque de retenue" dans la diffusion d'"images susceptible(s) d'humilier les personnes".
La deuxième séquence examinée aujourd'hui par le CSA était celle montrant un baiser non-consenti fait sur le sein d'une jeune femme par Jean-Michel Maire lors des "35 heures de baba" le 14 octobre dernier. Dans ce dossier, le CSA a décidé d'adresser une mise en demeure à la chaîne du groupe Canal+, estimant que ces images véhiculent "des préjugés sexistes" et présentent "une image dégradante de la femme".
La troisième séquence était tirée de l'émission "La grande rassrah", diffusée le 4 novembre dernier sur C8. Il s'agissait d'une caméra cachée dont Matthieu Delormeau était la victime. C'est pour cette dernière séquence que le CSA a décidé de hausser le ton et d'ouvrir une procédure de sanction contre la chaîne du groupe Canal+. Le CSA a ainsi estimé qu'il s'agissait là d'un manquement à l'obligation de "respect de la personne humaine", un manquement déjà constaté par le CSA en 2009 sur l'antenne de la chaîne, baptisée à l'époque Direct 8, dans l'émission "Les perles du net".
En vertu du principe de séparation des fonctions de poursuite et de jugement, le CSA ne peut cependant pas légalement instruire cette dernière "affaire Hanouna" et dans le même temps, la juger. Son directeur général a ainsi saisi le rapporteur indépendant, Régis Fraisse, membre du Conseil d'Etat pour qu'il instruise le dossier.
A l'issue de cette procédure, le rapporteur indépendant proposera ou non une sanction aux Sages de l'audiovisuel, qui seront alors libres de suivre ou non son avis. L'éventail de sanctions est large, allant d'une amende réduite ou importante jusqu'à une suspension du programme, voire un retrait de l'autorisation à émettre de la chaîne, un cas de figure improbable en l'espèce. C8 et Cyril Hanouna devraient ainsi être fixés sur leur sort d'ici plusieurs semaines voire plusieurs mois.