Nicole Kidman devient Grace Kelly. Mercredi, "Grace de Monaco", un biopic d'Olivier Dahan (le réalisateur de "La Môme") sur la Princesse de Monaco va faire l'évènement puisqu'il sera projeté en ouverture du festival de Cannes et sortira partout en France. Porté par Nicole Kidman dans le rôle-titre, aux côtés de Frank Langella et Tim Roth, ce long métrage revient sur la vie de Grace Kelly ainsi que son rôle de Princesse en plein conflit entre la Principauté et la France du général de Gaulle en 1962.
Avant même de sortir, "Grace de Monaco" a déjà fait beaucoup parler. En effet, les enfants de la célèbre princesse ont déjà fait savoir qu'ils n'étaient pas "associés à ce projet (...) prétendument consacré à leur parents". Pour eux, il ne s'agit que d'"une page, réécrite et inutilement glamourisée (...) comportant d'importantes inexactitudes historiques et une série de scènes purement fictionnelles." Olivier Dahan leur avait vivement répondu, affirmant "qu'il s'agissait d'un malentendu". "Jamais, nous ne leur avons demandé de cautionner quoi que ce soit" a-t-il assuré, précisant malgré tout qu'une copie du scénario leur a été envoyée et que quelques unes de leurs modifications ont été apportées. "Ce n'est pas moi qui ai 'glamourisé' le Rocher. Ils sont très forts pour le faire eux-mêmes. Mais je ne veux pas de polémique. Juste être considéré comme un artiste qui revendique sa liberté et le droit à la fiction" a-t-il ajouté.
Ensuite le réalisateur a confié à Libération, en octobre dernier, les nombreuses difficultés rencontrées lors du montage du film, à cause de la volonté du puissant producteur Harvey Weinstein d'avoir le finalcut. "Ce qui est compliqué en ce moment, c'est de faire en sorte que vous, les critiques, vous puissiez critiquer ma version du film, et pas celle d'un autre. Mais ce n'est pas encore fini, je n'ai pas abandonné" avait expliqué Olivier Dahan.
"On a beau essayer de lutter, quand on affronte un distributeur américain, Weinstein pour ne pas le citer, il y a peu de solutions : soit on leur dit 'démerdez-vous avec votre tas de merde', soit on s'arc-boute pour faire en sorte que le chantage opéré ne soit pas aussi violent", avait-il raconté jugeant la version souhaitée par Harvey Weinstein "catastrophique". "Ils veulent un film commercial, c'est-à-dire au ras des pâquerettes, en enlevant tout ce qui dépasse, tout ce qui est trop abrupt, en enlevant tout ce qui est cinéma, tout ce qui fait la vie", avait-il conclu.