C'est un habitué des coups de gueule. Guillaume Durand, présentateur de la matinale de Radio Classique depuis quatre ans, vient aussi d'être nommé corédacteur en chef du magazine de mode Citizen K international. Mais il a également été pendant plusieurs années l'un des visages de la culture sur le service public. Dans une interview accordée au magazine Ciné Télé Obs à paraître aujourd'hui, le présentateur/journaliste n'hésite pas à balancer sur ses ex-collègues ainsi que sur France télévisions.
Guillaume Durand n'est pas tendre à l'égard de la télévision lorsqu'est abordée la question de la culture aujourd'hui sur nos écrans. Dans sa ligne mire : ses anciens collègues et plus largement, le service public. "En France, la culture se résume au seul patrimoine. En gros, c'est le château de Versailles à longueur de journée avec Carolis qui filme vu du ciel, Bern qui le fait visiter et Franck Ferrand qui raconte les histoires de Marie-Antoinette. C'est là où on se demande pourquoi on a tous décidé de sacrifier l'ambition initiale et de ne faire qu'une seule télé", affirme-t-il.
L'animateur issu de la radio s'en prend aussi vivement aux talk-shows, déplorant qu'ils ne soient plus le porte-voix de la culture. "Aujourd'hui, les superstars de la culture ont disparu de la télévision. Car les talk-shows ne sont plus là pour les mettre en valeur mais pour les consommer au seul profit du talk-show. Depuis Ardisson, tout le monde revendique le droit à l'impertinence (...) Le problème, c'est que maintenant les chroniqueurs ne dézinguent quelqu'un de célèbre que pour devenir célèbres à leur tour", déclare-t-il.
Par ailleurs, Guillaume Durand revient sur le jour où il a évoqué être amateur d'art contemporain. "Les gens ont pensé : 'il est bourré de fric et donc il n'a pas besoin de travailler'. (...) J'aurais dû faire comme Drucker qui dit qu'il monte le Ventoux et qu'il aime sa grand-mère. Quand Canteloup se moque de moi en disant que je jette des Matisse dans la cheminée, il a créé un personnage de pure fiction, une sorte de Gatsby le minable", regrette-il.