Pour les fans de "Koh-Lanta", la finale de vendredi en direct de Paris avait un drôle de goût. Dans la presse, ces dernières semaines, plusieurs candidats de l'émission se sont répandus en affirmant qu'un pacte financier avait été scellé avant même le début de l'aventure, un accord rendu possible par le fait que les "Koh-Lantiens", comme ils se surnomment eux-mêmes, se connaissent et se rassemblent une ou deux fois par an depuis de nombreuses années. Facile, dans ces conditions, de discuter d'un éventuel pacte avant même de mettre un pied sur les plages paradisiaques qui accueillent l'émission.
Certains candidats avaient même assuré que lors du dépouillement, filmé en direct de la Plaine St Denis, un règlement de compte allait avoir lieu. Que tout allait être mis sur la table afin de savoir si oui ou non Patrick, Claude, Coumba et Bertrand avaient bien décidé de partager leurs gains, quel que soit le nom du vainqueur. Une hypothèse rendue d'autant plus plausible par le choix étonnant de Claude, très stratège tout au long de l'aventure, après l'épreuve des poteaux. Le candidat a en effet surpris en choisissant Bertrand pour l'accompagner en finale et non Maud, sans doute moins aimée des autres candidats et qui lui aurait peut-être permis de s'imposer lors du vote du jury final.
Un règlement de compte que TF1 craignait apparemment : au cours de la semaine, la chaîne a en effet annoncé que les journalistes n'étaient pas les bienvenus sur le plateau de la finale. Chaque saison, les médias sont en effet invités à venir suivre la finale en direct pour interroger les candidats dès le nom du vainqueur annoncé. Mais pas cette année. Une décision étonnante qui n'a fait qu'alimenter le doute sur les motivations de la chaîne : voulait-elle empêcher que, à chaud, les candidats se lâchent trop ?
Toujours est-il que vendredi, il n'y a pas eu de clash. Au contraire. A la surprise générale, même Maud a eu droit à des excuses de Moussa, qui l'a pourtant harcelée tout au long de l'aventure. Une ambiance presque trop belle pour être vraie. Du coup, TF1 a apparemment plié alors qu'aucune interview des candidats n'était prévue avant lundi. Dans Le Parisien/Aujourd'hui en France de ce dimanche, on peut ainsi découvrir une interview de Bertrand.
Le candidat y avoue d'abord qu'il savait qu'il avait gagné avant que Denis Brogniart n'ouvre l'urne et ne dépouille les votes. "Pour avoir parlé avec mes camarades, je savais comment seraient répartis les votes. Et donc que je l'emporterais haut la main face à Claude", avoue Bertrand, qui a reçu neuf des dix votes du jury final. "J'étais conscient que Claude avait pu blesser quelques personnes en jouant la stratégie", ajoute le candidat qui avoue se sentir un peu mal à l'aise de s'être imposé alors que c'est Claude qui lui a donné sa place en finale. "Ca me fait un pincement au coeur, parce qu'on a tissé de vrais liens avec Claude. J'ai l'impression de lui voler la vedette sur la dernière ligne droite", poursuit Bertrand.
Pour autant, Bertrand affirme qu'il ne partagera pas ses gains. "Evidemment je n'imagine pas ne pas les inviter chez moi cet été. Mais je ne partagerai pas mes gains", affirme le candidat, qui explique au Parisien qu'il est muté en Guyane cet été et que ces 100.000 euros serviront à offrir à sa fille "un petit nid douillet" là-bas. Et Bertrand de revenir sur la rumeur d'un pacte. "Ces accusations me touchaient énormément, parce que je ne pense pas avoir été malhonnête ou avoir volé ma place", commence le gagnant, qui revient sur l'atmosphère de la finale vendredi.
"Le moment de convivialité que nous avons partagé vendredi me laisse penser que (mes camarades) ont fait table rase de ces ragots. Qu'ils étaient peut-être nés sur le vif, avec la rage de l'élimination de certains. (Ils) ont compris qu'une telle alliance financière avant le jeu n'était pas faisable. Enfin en ce qui me concerne. Peut-être que les autres en ont conclu une, je ne peux pas parler à leur place", conclut Bertrand.